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Société - Tribune

L’appel de Ralph Tarraf* : Tendons la main à ceux et celles qui nous soutiennent

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, l’ambassadeur de l’Union européenne insiste sur l’abolition du système du parrainage (kafala).

L’appel de Ralph Tarraf* : Tendons la main à ceux et celles qui nous soutiennent

Ralph Tarraf.

Il y a beaucoup de choses que nous avons en commun, nous êtres humains. Nous apprécions la sensation de retourner dans une maison propre. Nous nous soucions également de la sécurité de nos enfants et des besoins des personnes âgées et malades dans nos familles.

Parmi les 400 000 travailleurs migrants au Liban, la majorité effectue des travaux domestiques, un nombre énorme d’aides par rapport à d’autres pays. Ces personnes contribuent à la vie de famille dans les bons moments comme les mauvais, et, ce faisant, elles contribuent au Liban même. Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des migrants et l’occasion de s’en souvenir.

L’accumulation de crises que traverse le Liban est un défi pour la plupart des gens. Les travailleurs migrants exclus de la législation du travail sont l’un des groupes les plus vulnérables. Des images de travailleurs domestiques migrants dormant dans les rues de Beyrouth, parfois avec de très jeunes enfants, ont été largement diffusées. Sans salaire, avec des paiements retardés ou irréguliers, et souvent sans leurs papiers, beaucoup se retrouvent bloqués, et les risques d’abus, d’exploitation et de traite augmentent.

Le Liban a toujours été un pays d’émigration. Les travailleurs migrants libanais ont trouvé des opportunités d’emploi à l’étranger et se sont établis dans le monde entier. Les envois de fonds qu’ils transfèrent au Liban ont été un soutien vital pour de nombreux foyers. Dans ce contexte, la maltraitance et l’abus occasionnés aux travailleurs migrants résidant et travaillant au Liban est difficile à comprendre.

L’Union européenne s’engage pour une société inclusive où chaque personne peut contribuer, est protégée et peut vivre dans la dignité. La dignité et la sécurité de chacun au travail doivent être respectées. Cela ne devrait pas être laissé aux simples citoyens. Il appartient au gouvernement et à l’État d’établir des normes minimales qui doivent être respectées par tous. Nous appelons à l’abolition du système de la kafala et au plein respect des droits des travailleurs migrants. Tous les travailleurs, quel que soit leur emploi, devraient avoir la liberté de choisir de quitter, de changer d’emploi et d’employeur. Nous sommes prêts à collaborer avec tous ceux et celles qui sont engagés pour y aboutir.

L’Union européenne soutient l’adoption d’un nouveau contrat standard unifié comme un pas dans la bonne direction. Nous regrettons le temps que cela est en train de prendre. Bien entendu, l’État devrait veiller à ce que cette décision et toute nouvelle loi soient également respectées et appliquées. Les auteurs de toutes formes d’abus envers les travailleurs migrants devraient être tenus pour responsables devant la loi. À terme, les travailleurs migrants domestiques devraient jouir des mêmes droits que tout employé au Liban. Il est essentiel de garantir l’inclusion des travailleurs migrants dans la législation du travail.

L’État devrait également veiller à ne pas contribuer par inadvertance au sort des travailleurs domestiques migrants. La pratique de détention des travailleurs migrants au motif de l’absence de résidence légale ou de permis de travail arrivé à expiration devrait être réexaminée. Dans la situation économique actuelle particulièrement difficile au Liban, il convient d’envisager de renoncer aux frais de sortie et aux pénalités pour permettre aux travailleurs migrants de retourner volontairement dans leur propre pays s’ils le souhaitent.

Noël approche, et durant cette saison, plus que jamais, de nombreux travailleurs migrants libanais du monde entier penseront à leurs proches et à leur « chez-eux » au Liban. Les nombreux travailleurs domestiques migrants au Liban partageront également le même sentiment. Il y a beaucoup plus qui nous relie que ce qui nous sépare en tant qu’êtres humains. Nous partageons la même humanité. Nous faisons tous partie de la même famille humaine.

* Ralph Tarraf est ambassadeur de l’Union européenne au Liban.

Il y a beaucoup de choses que nous avons en commun, nous êtres humains. Nous apprécions la sensation de retourner dans une maison propre. Nous nous soucions également de la sécurité de nos enfants et des besoins des personnes âgées et malades dans nos familles.Parmi les 400 000 travailleurs migrants au Liban, la majorité effectue des travaux domestiques, un nombre énorme d’aides...

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