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La présidence libanaise dément l'ingérence de Aoun dans l'enquête sur le port

La présidence libanaise dément l'ingérence de Aoun dans l'enquête sur le port

Le président Michel Aoun prononçant un discours, le 31 octobre 2019, à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le bureau de la présidence de la République libanaise a publié jeudi soir un démenti au sujet d'informations diffusées par la chaîne locale al-Jadeed, qui mêlaient le nom du chef de l'État Michel Aoun à l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth. L'enquête a été temporairement suspendue plus tôt dans la journée, deux ministres accusés ayant réclamé la récusation du magistrat instructeur.

"Al-Jadeed continue de fabriquer de fausses histoires et d'y faire figurer le nom du président de la République, Michel Aoun, a dénoncé la présidence dans un communiqué. Ce qui a été diffusé par cette chaîne sur une implication du président dans le déroulement de l'enquête sur la double explosion du port est sans fondement et le fruit de l'imagination". "Le moment est venu pour la télévision al-Jadeed d'arrêter de diffuser de telles allégations qui nuiraient au déroulement de l'enquête", a-t-elle poursuivi. 

Dans son journal télévisé ce soir, al-Jadeed ont prêté au président de la République l'intention de s'impliquer en faveur du directeur général de la Sécurité de l’État, Tony Saliba. Ce dernier devait être interrogé aujourd'hui par le juge Fadi Sawan mais son audition a été reportée à une date ultérieure en raison de la suspension de l'enquête. Le face-à face qui était également prévu entre le général Saliba et l'officier Joseph Naddaf a également été reporté. Actuellement en détention, l'officier Naddaf, qui est sous les ordres du général Saliba, assure avoir adressé plusieurs lettres à son supérieur hiérarchique pour le mettre en garde contre la capacité de nuisance du nitrate d’ammonium qui a provoqué le drame du 4 août.

Le juge d'instruction Fadi Sawan avait inculpé le 10 décembre le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, et trois anciens ministres, Ali Hassan Khalil (Finances), Ghazi Zaayter et Youssef Fenianos, qui avaient tous deux dirigé le ministère des Travaux publics et des Transports. Accusés de "négligence et d'avoir causé des centaines de décès", convoqués cette semaine pour être interrogés par le juge d'instruction, aucun des quatre hommes n'a été interrogé. MM. Khalil et Zeaïter, deux parlementaires, ont ainsi présenté une demande de récusation du juge d'instruction, qu'ils accusent d'avoir violé la Constitution avec ses procédures engagées à l'encontre d'anciens ministres et de députés, a précisé jeudi la source. La cour de cassation va devoir trancher, selon la même source. En attendant, "le juge Sawan a suspendu toutes les procédures de l'enquête", a souligné la source.

Mardi soir, des partisans du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) s’en sont pris violemment au siège d'al-Jadeed, après une introduction du journal télévisé particulièrement critique à l’égard du président de la République et du chef du CPL Gebran Bassil, sur fond de tensions politiques exacerbées par les tractations gouvernementales et l’enquête sur les explosions au port. Cette attaque "constitue une violation flagrante de la liberté de la presse" et elle est un exemple de "la faillite à laquelle la classe dirigeante a mené le pays", a dénoncé dans un communiqué l’association Journalistes pour la liberté.

Le bureau de la présidence de la République libanaise a publié jeudi soir un démenti au sujet d'informations diffusées par la chaîne locale al-Jadeed, qui mêlaient le nom du chef de l'État Michel Aoun à l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth. L'enquête a été temporairement suspendue plus tôt dans la journée, deux ministres accusés ayant réclamé la récusation du...