Dans le temps, lorsque nous étions jeunes et un peu naïfs, nous avions un programme bien défini le dimanche : participer à un rassemblement bien patriote et manifester nos sentiments forts pour notre Liban de demain.
Tout au long de la semaine, nous passions le temps, après l’école, à peaufiner nos pancartes, nos affiches afin qu’elles soient bien visibles de loin et bien percutantes, qu’elles puissent montrer clairement nos espoirs et nos attentes en l’avenir d’un Liban meilleur.
Le déjeuner dominical en famille était oublié ainsi que les sorties avec les copains, même nos professeurs nous donnaient moins de travail les week-ends : ils comprenaient, nous avions le besoin et le devoir d’exprimer notre amour pour notre patrie !
Tous, oui tous ! Nous avions un espoir et une foi immenses, comme seuls les cœurs jeunes peuvent en avoir, et puis un amour fougueux pour notre terre qui nous prenait aux tripes.
Nous voilà quelques années plus tard avec ce « héros » revenu, face à la cuisante déception de la réalité et face à nos espoirs piétinés qui paraissent maintenant si puérils.
Scaramouche
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