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Dernières Infos - Explosions de Beyrouth

Les députés aounistes dénoncent "les rumeurs" visant le camp du chef de l'État

Les députés aounistes dénoncent

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Photo d’archives Attila Kisbenedek/AFP

Le groupe parlementaire aouniste, dirigé par le député et chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, a dénoncé mardi les "rumeurs" visant le camp du chef de l'État et fondateur du CPL, Michel Aoun, autour de l'enquête sur l'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth. L'investigation a pris au cours des derniers jours une tournure politique et confessionnelle qui polarise le pays.

A l'issue de sa réunion hebdomadaire, la formation parlementaire a "mis en garde contre des intentions, et peut-être des plans pour entraver l'enquête judiciaire sur ce crime ou pour le faire dévier de sa trajectoire de sorte à affecter les autres affaires devant la justice, notamment celles ayant trait aux crimes de corruption et de dilapidation des fonds". Pour la formation aouniste, l'enquête "doit répondre aux questions suivantes : quand le matériel explosif est-il arrivé au Liban, comment et pourquoi  et quelles sont les vraies causes de l'explosion". "Définir les responsabilités administratives, qu'il s'agisse de négligence ou manquements, sans définir les responsabilités criminelles équivaut à une deuxième agression contre les victimes et tous les Libanais". Le groupe parlementaire a ensuite dénoncé "des rumeurs au sujet de l'existence présumée d'une chambre noire qui fabriquerait des dossiers au profit du camp du président de la République". Il a estimé qu'il "existe un plan dangereux ayant pour but d'inciter à la peur et aux dissensions confessionnelles pour créer la sédition dans le pays (...)".

Le juge Fadi Sawan, en charge de l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés le 4 août, a inculpé jeudi dernier le Premier ministre sortant Hassane Diab, ainsi que trois ex-ministres, Youssef Fenianos, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, dans le cadre de l'enquête. Seul M. Fenianos a accepté d'être questionné par le juge Sawan. Ces inculpations ont provoqué une levée de boucliers politiques et une confessionnalisation de l'affaire. Les autorités politiques et religieuses sunnites ont volé au secours de Hassane Diab, afin disent-ils de défendre la présidence du Conseil, dévolue à leur communauté. Le Premier ministre sortant, qui n'est affilié à aucun parti, a pour sa part accusé le juge Sawan d'avoir "violé la Constitution" et de "contourner le Parlement". Certains politiques accusent le camp du président de la République, Michel Aoun, d'être derrière la décision du juge Sawan. Le chef de l'État et les milieux qui lui sont proches réfutent ces accusations.

Sur un autre plan, le groupe parlementaire aouniste a appelé le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à "cesser de recourir à l'escalade dans ses prises de positions et d'inventer des dangers qui menaceraient le poste de Premier ministre". La formation a exprimé la "crainte que cette situation ne contribue à retarder la formation du gouvernement". Elle s'est enfin dit "attachée à un cabinet réformateur et productif, le plus tôt possible, afin que le Liban puisse profiter de la visite du président français Emmanuel Macron pour discuter du soutien international".

Premier ministre désigné en octobre, Saad Hariri n'a pas réussi à ce stade à mettre sur pied une équipe ministérielle, en raison des tiraillements entre les partis politiques de la majorité qui réclament chacun sa part. La visite du chef de l'Élysée, attendu les 22 et 23 décembre, sera la troisième en près de cinq mois. Il s'était rendu pour la première fois à Beyrouth le 6 août, deux jours après l'explosion meurtrière au port de la capitale, qui a laissé des quartiers entiers de la ville dévastés. Par la suite, le 1er septembre, M. Macron avait annoncé à Beyrouth une feuille de route pour une sortie de crise au Liban, prévoyant notamment la formation d'un gouvernement de mission formé d'experts. Mais l'initiative française semble plus que jamais dans l'impasse.

Le groupe parlementaire aouniste, dirigé par le député et chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, a dénoncé mardi les "rumeurs" visant le camp du chef de l'État et fondateur du CPL, Michel Aoun, autour de l'enquête sur l'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth. L'investigation a pris au cours des derniers jours une tournure politique et confessionnelle qui polarise le...