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Société - Arrêt sur image

Gemmayzé revêt ses habits de fête

Gemmayzé revêt ses habits de fête

Une petite fille devant la crèche illuminée hier soir par Live Achrafieh devant le siège d’EDL à Mar Mikhaël. Anwar Amro/AFP

Dans le quartier de Gemmayzé, qui doit son nom au grand sycomore (gemmayzé) qu’un tableau de Omar Onsi a immortalisé – une toile aujourd’hui noircie par la fumée qui toucha l’appartement où elle était accrochée –, les rues revêtent leurs habits de fête et de paillettes. Mais sur quoi vont donner la rue Gemmayzé et les quartiers sinistrés cette année ? Sur quelle foule, quelle animation, quelles joies?

Les Évangiles rapportent qu’un collecteur d’impôts détesté nommé Zachée – ce serait aujourd’hui un pontife de la TVA –, apprenant que Jésus passait par son coin de rue, chercha à voir ce personnage si couru. Étant de courte taille, Zachée grimpa sur un sycomore pour mieux voir le célèbre rabbi à son passage. Bien lui en prit, puisque Jésus le distingua dans la foule qui l’accueillait et s’invita chez lui à manger, au grand scandale des bien-pensants et des pharisiens de son temps.

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Avant que ne s’illuminent les rues de Gemmayzé et de Beyrouth, les places et les palais, les grands appartements et les loges de concierges, avant que les armatures en fer des sapins de Noël se revêtent de branchages artificiels à tous les croisements, avant que ne pullulent, ad nauseam, les pères Noël gonflables, les guirlandes sans âme et les ampoules de mauvais goût, c’est dans les cœurs qui cherchent Dieu que la fête se déclare et s’éclaire.

La ville meurtrie attend cette année, plus ardemment que toutes celles qui l’ont précédée, l’apparition d’un Sauveur qui saura lire sa détresse et sa soif de justice, sans même qu’elle ne prononce une parole. Et quelle parole peut-on prononcer cette année, devant un malheur qui nous laisse sans voix ? Qui peut cette année longer le port et rester le même?

C’est avant tout, ce sera avant tout, dans les yeux que se liront les détresses, les désirs de paix et les petites joies d’un temps sans précédent dans les mémoires. C’est la curiosité de Zachée qui lui a valu la visite de Jésus. Sachons à notre tour être curieux de connaître, à son passage, le Maître de la Fête. Et l’entendre, tout surpris, s’inviter à manger.

Dans le quartier de Gemmayzé, qui doit son nom au grand sycomore (gemmayzé) qu’un tableau de Omar Onsi a immortalisé – une toile aujourd’hui noircie par la fumée qui toucha l’appartement où elle était accrochée –, les rues revêtent leurs habits de fête et de paillettes. Mais sur quoi vont donner la rue Gemmayzé et les quartiers sinistrés cette année ? Sur quelle foule,...

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