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Politique - Crise au Liban

Après Paris et Washington, Londres presse pour la réalisation de réformes

Le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, James Cleverly, redoute une crise humanitaire dans le pays.

Après Paris et Washington, Londres presse pour la réalisation de réformes

Accompagné de l’ambassadeur Chris Rampling, James Cleverly s’est aussi entretenu avec le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Photo ANI

En visite officielle à Beyrouth, le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, James Cleverly, a réaffirmé hier la nécessité pour le Liban de s’engager sans tarder sur la voie des réformes, en mettant en garde contre une crise de sécurité alimentaire grave dans le pays, si jamais rien n’est entrepris pour freiner l’effondrement dans lequel celui-ci est engagé.

M. Cleverly a eu hier des entretiens avec les présidents de la République Michel Aoun, de la Chambre Nabih Berry, le Premiers ministres désigné Saad Hariri et sortant Hassane Diab, ainsi qu’avec le ministre sortant des Affaires étrangères Charbel Wehbé. Il s’agit de la seconde prise de contact de James Cleverly avec les officiels libanais. Le 24 juillet dernier, en pleine épidémie de coronavirus, il avait répété par visioconférence le même message à Hassane Diab et au chef de la diplomatie de l’époque, Nassif Hitti : priorité aux réformes.

Et c’est le même message qu’il a délivré hier aussi aux dirigeants libanais, tout en faisant part de son inquiétude face au retard pris dans la formation du gouvernement. Mais c’est surtout dans une tribune, dont le texte a été publié dans l’après-midi par l’ambassade du Royaume-Uni, que James Cleverly a fait part de sa préoccupation face à l’exacerbation d’une crise qui n’est pas près d’un prochain dénouement. Il a notamment affirmé redouter « une crise alimentaire grave » qu’il a comparée à un « tsunami silencieux ».

« Le Liban est maintenant confronté à une menace croissante, mettant sa population en danger. C’est la conséquence directe d’un modèle économique défectueux. Comme pour l’explosion au port, il s’agit d’un problème d’origine humaine qui aurait pu être évité.

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Les risques s’accélèrent et augmentent de jour en jour. Des urgences sont sur le point d’émerger dans les domaines de l’éducation et de la santé, ainsi que dans celui de l’électricité, mais le danger le plus pressant est celui de la sécurité alimentaire : le Liban est sur le point de ne plus pouvoir se nourrir », s’est-il alarmé, faisant état de « signes inquiétants ». « Une crise alimentaire ne se manifeste que lorsque le mal est fait et c’est pour cette raison qu’on l’appelle le tsunami silencieux », a encore averti le responsable britannique, qui rappelle que le Liban importe presque toutes les denrées alimentaires de base et que les prix de celles-ci avaient augmenté de 141 % en juillet dernier, par rapport à la même période l’année dernière.

James Cleverly a insisté sur le fait que le Liban a « urgemment besoin de réformes et de développement » et qu’une « action urgente du gouvernement libanais pour protéger la population est aujourd’hui vitale ». « Je réitère mon appel aux dirigeants libanais pour qu’ils fassent ce qui est nécessaire et qu’ils entreprennent des réformes, mettant le Liban sur la voie d’un avenir basé sur la durabilité, la transparence, la reddition des comptes et l’inclusion. Planifier le règlement d’une crise n’est pas un exercice technique, mais un choix politique. Vous devez avoir un plan et être prêt à le mettre en œuvre, pour le bien de ceux qui en ont le plus besoin. La communauté internationale et votre peuple vous observent », a-t-il encore écrit, en assurant que le Royaume-Uni « continuera d’être un partenaire solide du Liban ».

Le programme d’aide au pays du Cèdre a d’ailleurs été au centre des entretiens, Londres ayant participé à « la visioconférence de soutien à la population libanaise » organisée à l’initiative du président français Emmanuel Macron. Selon un communiqué de Baabda, M. Cleverly a réaffirmé « le soutien continu du Royaume-Uni au Liban dans tous les domaines, ce qui justifie sa participation à la conférence de Paris ». Il convient de rappeler dans ce contexte qu’avec Washington, Londres est engagé à fond dans un programme de soutien aux forces de sécurité, notamment l’armée.

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Devant son visiteur, le chef de l’État s’est engagé à réaliser les réformes attendues par les bailleurs de fonds internationaux. « Que la communauté internationale qui suit le parcours des réformes soit rassurée, car celles-ci sont au centre de mon combat depuis 2005 et 2009, et l’attachement à l’audit juricomptable est un point de départ important et essentiel pour la mise en œuvre de ces réformes », a encore une fois dit Michel Aoun.

M. Aoun a salué la participation du Royaume-Uni à la conférence de Paris, jugeant que celle-ci « constitue une incitation pour l’État libanais à assumer ses responsabilités et témoigner de sa volonté d’entreprendre les réformes économiques nécessaires, qui est une demande libanaise d’abord, et ensuite internationale ». Le chef de l’État a en outre « exprimé sa gratitude pour l’assistance fournie par Londres au Liban dans divers domaines, notamment militaire, humanitaire et économique, et surtout après la double explosion au port de Beyrouth ».

En visite officielle à Beyrouth, le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, James Cleverly, a réaffirmé hier la nécessité pour le Liban de s’engager sans tarder sur la voie des réformes, en mettant en garde contre une crise de sécurité alimentaire grave dans le pays, si jamais rien n’est entrepris pour freiner l’effondrement dans lequel celui-ci...

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PRESSER LES TETES VIDES ET IL N,EN SORTIRA QUE PLUS DE BETISES.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 10, le 04 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • PRESSER LES TETES VIDES ET IL N,EN SORTIRA QUE PLUS DE BETISES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 10, le 04 décembre 2020

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