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Société - Coronavirus au Liban

Un bilan quotidien toujours élevé à l'avant-dernier jour de reconfinement

Le président de l'Association des commerçants de Beyrouth annonce que tout le secteur commercial rouvrira ses portes lundi, avec la levée du bouclage.

Un bilan quotidien toujours élevé à l'avant-dernier jour de reconfinement

La corniche de Beyrouth déserte lors du reconfinement du pays pour la lutte contre le coronavirus, le 14 novembre 2020. Photo AFP / ANWAR AMRO

Alors que le comité ministériel en charge du suivi du coronavirus doit annoncer dimanche son plan de déconfinement progressif après deux semaines de bouclage du pays qui ne semblent pas avoir permis une baisse drastique des contaminations, le bilan quotidien du ministère de la Santé a fait état de 1.696 nouveaux cas de coronavirus et de onze décès survenus au cours des dernières 24 heures. Des chiffres toujours élevés qui font grimper à 125.637 le nombre cumulé des contaminations depuis l'apparition du virus au Liban en février, au nombre desquels 991 décès et 74.858 guérisons. Parmi les personnes actuellement contaminées, 942 sont hospitalisées, dont 349 aux soins intensifs.

Hôpitaux débordés et personnel surchargé

Deux jours avant la fin du reconfinement, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a rappelé que toutes les mesures prises par le gouvernement ne garantissaient pas une "protection sanitaire et sociale" et appelé les citoyens à l'aider, alors que les hôpitaux sont toujours débordés et le personnel soignant surchargé. "Le confinement partiel et général et la controverse qu'il induit, les mesures et leur respect selon l'humeur et la capacité de contrôle, les campagnes d'évaluation et le renforcement de l'état de préparation des hôpitaux publics et du secteur privé : tout cela ne nous garantit pas une protection sanitaire et sociale. Celle-ci dépend des complexités de notre vie quotidienne. Aidez-nous", a demandé le ministre de la Santé, dans un tweet.

Il avait déploré vendredi le peu d'effets du confinement en matière de baisse des contaminations. "Nous n'avons pas pu parvenir aux résultats souhaités du bouclage et devons donc prévoir un plan de sortie progressif, au cours duquel nous évaluerons la situation chaque semaine", avait-il affirmé.

Polémique

En début de soirée de samedi, Hamad Hassan s'est par ailleurs retrouvé au cœur d'une polémique, après la diffusion de vidéos le montrant en train de participer dans une rue de Baalbeck à une célébration organisée par des habitants, dont certains ne portaient pas de masque, pour marquer l'anniversaire du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Interrogé à ce propos par la chaîne locale LBCI, le ministre de la Santé a souligné s'être retrouvé sur les lieux "par hasard" alors qu'il passait dans les environs. "Les gens sont responsables de leurs propres actes et comportements et le fait qu'ils violent les mesures de prévention leur causera du tort", a-t-il ajouté. Et de souligner que "la balle est dans le camp des citoyens", et que le suivi du respect du confinement relève du ministère de l'Intérieur".

De son côté le ministère de la Santé, qui a également réagi via un porte-parole au micro de la LBCI, a souligné que le ministre Hassan revenait de son laboratoire "sans gardes du corps ni convoi" lorsqu'il a rencontré ces gens qui organisaient une célébration en pleine rue et qui l'ont "convaincu de manger un morceau de gâteau avec eux". "Le ministre a obligé toutes les personnes présentes à porter un masque et à ne l'enlever sous aucun prétexte", ajoute le ministère.

Les soignants épuisés

Pour sa part, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a déploré l'état d'épuisement des équipes soignantes. "Les patients Covid en unité de soins intensifs nécessitent un effort énorme. Beaucoup ne s'en sortent pas bien. Après le travail acharné et l’investissement émotionnel du personnel soignant, la perte peut être dévastatrice", a-t-il twitté. "Plus d'un tiers des patients Covid mourront malgré tous les efforts. Être membre du personnel de l'USI en temps de Covid est difficile, a estimé le médecin. "Récemment, un certain nombre de médecins et d'infirmières ont démissionné. Les soignants sont soumis à un stress insupportable et beaucoup sont émotionnellement épuisés. La plupart, cependant, portent leur fardeau en silence et poursuivent leur mission. Nous leur sommes toujours redevables", a encore affirmé le directeur de l'hôpital.

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Hassan annoncera dimanche un déconfinement progressif, malgré des chiffres toujours alarmants

Sur le terrain, les Forces de sécurité intérieure (FSI), dont Hamad Hassan a par ailleurs salué vendredi "les efforts exceptionnels", ont annoncé samedi matin avoir dressé à ce jour 34.680 contraventions depuis le début du reconfinement le 14 novembre.

Le bouclage du pays - doublé d'un couvre-feu et d'une circulation alternée - avait pour objectif de permettre aux hôpitaux du Liban de s'équiper, et de donner l'opportunité au personnel sanitaire de reprendre son souffle. Il a toutefois été vivement critiqué par les divers secteurs économiques, déjà gravement affectés par la crise financière qui frappe le pays depuis plus d'un an. 

Le président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, a d'ailleurs annoncé dans la soirée de samedi que tout le secteur commercial rouvrirait ses portes lundi, avec la levée du confinement. "Nous avons officiellement prévenu la commission nationale que les magasins, établissements, souks et centres commerciaux ont décidé de reprendre le travail à partir du lundi 30 au matin, dans toutes les régions du Liban, selon leurs horaires habituels, et ce dans le respect de tous les protocoles sanitaires", a annoncé le président de l'Association des commerçants. 

Vendredi, le ministre sortant de l’Économie Raoul Nehmé avait insisté sur la nécessité d'une telle réouverture, tout en invitant les citoyens à prendre leurs précautions. Des propos qui résument le dilemme des autorités, contraintes de trancher entre le sauvetage de l’économie et la protection sanitaire des Libanais.

Alors que le comité ministériel en charge du suivi du coronavirus doit annoncer dimanche son plan de déconfinement progressif après deux semaines de bouclage du pays qui ne semblent pas avoir permis une baisse drastique des contaminations, le bilan quotidien du ministère de la Santé a fait état de 1.696 nouveaux cas de coronavirus et de onze décès survenus au cours des dernières 24...

commentaires (2)

Il faut lourdement verbaliser tous les BAJAM qui ne portent pas de masques. Walaw ! Ils sont beaucoup plus forts que le virus... s’ils crevaient tous seuls dans leur coin, passe encore! Mais le problème est qu’ils contaminent des dizaines d’autres personnes

Lecteur excédé par la censure

10 h 32, le 29 novembre 2020

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Commentaires (2)

  • Il faut lourdement verbaliser tous les BAJAM qui ne portent pas de masques. Walaw ! Ils sont beaucoup plus forts que le virus... s’ils crevaient tous seuls dans leur coin, passe encore! Mais le problème est qu’ils contaminent des dizaines d’autres personnes

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 32, le 29 novembre 2020

  • Il ne s'agit pas d'INVITER les citoyens a prendre leur precautions mais plutot de les OBLIGER a le faire, avec contraventions systematiques pour TOUS les recalcitrants, sans exceptions.

    Remy Martin

    18 h 36, le 28 novembre 2020

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