La Syrie appelle la justice libanaise à "élucider le crime de Bécharré et à mettre un terme aux incitations racistes"

Le ministère syrien des Affaires étrangères a appelé samedi la justice libanaise à élucider les circonstances du crime de Bécharré (Liban-Nord) et à "mettre fin à l'exploitation raciste de cet incident", après l'assassinat de Joseph Tawk, un jeune Libanais de 29 ans, par un ressortissant syrien lundi soir près des Cèdres.

"La République arabe syrienne a suivi attentivement l'incident malheureux survenu dans la ville libanaise de Bécharré, qui a coûté la vie à un citoyen libanais, et présente ses condoléances à la famille du défunt. Elle appelle le pouvoir judiciaire compétent à jouer son rôle en révélant tous les aspects du malheureux incident et en mettant fin à l'exploitation raciste de celui-ci", rapporte une source officielle du ministère syrien des Affaires étrangères citée par l’agence officielle syrienne SANA.

"La Syrie appelle le gouvernement et les autorités libanaises concernées à empêcher toute exploitation de cet incident dans le but d'abuser des réfugiés syriens et à s'acquitter de leurs devoirs de protection des citoyens syriens présents au Liban", poursuit le ministère.

Lundi soir, un ressortissant syrien, gardien d’une villa, a tiré quatre balles sur Joseph Tawk, le tuant net. La victime était propriétaire d’un terrain jouxtant la villa où est employé le meurtrier. Les motifs du crime sont toujours inconnus. Ils devraient être déterminés par l’enquête en cours. Selon des informations non confirmées, un litige vieux de deux ans opposait les deux hommes. Le tueur a été rapidement appréhendé par les forces de l’ordre. Ce drame avait provoqué la colère des habitants du village et de nombreux appels au calme avaient été lancés par plusieurs responsables de la région. Dans ce contexte, quelque 270 familles de réfugiés syriens ont fui ces derniers jours la localité de Bécharré pour Tripoli, la grande ville côtière du nord du Liban, selon le Haut Commissariat aux réfugiés qui déplore des "représailles collectives", après que certains réfugiés syriens interrogés par l'AFP ont confirmé que leurs maisons avaient été prises d'assaut et certaines incendiées.

"La Syrie renouvelle son appel aux citoyens syriens, contraints par la guerre injuste de quitter le pays, d’y retourner pour y vivre dans la dignité et en sécurité. Elle facilitera ce retour et fera tout ce qui est en son pouvoir pour garantir les conditions d’une vie décente", a encore affirmé le ministère des Affaires étrangères syrien. Un appel fréquent de Damas, où s'est tenue les 11 et 12 novembre dernier une conférence sur le retour des réfugiés syriens, qui n'a pas toutefois abouti à des résultats concrets.