Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - France

Vingt-cinq ans de prison pour un féminicide très médiatisé

Vingt-cinq ans de prison pour un féminicide très médiatisé

Jonathann Daval, un trentenaire français jugé pour le meurtre en 2017 de sa femme Alexia. Photo d'archives AFP / SEBASTIEN BOZON

Jonathann Daval, un trentenaire français jugé pour le meurtre en 2017 de sa femme Alexia, a été condamné samedi à 25 ans de prison, épilogue d'une enquête et d'un procès ultra-médiatisés.

A l'énoncé du verdict, l'accusé est resté calme et impassible. La peine est moins sévère que les réquisitions de l'avocat général, qui avait réclamé un emprisonnement à vie à l'encontre de cet informaticien de 36 ans.

"Pardon, pardon", a imploré l'accusé une dernière fois, le regard tourné vers les parents d'Alexia, avant que la cour ne se retire pour délibérer. M. Daval avait déjà présenté ses "excuses" à l'ouverture de son procès lundi. "C'est peut être pas adapté, mais je voudrais d'abord faire des excuses, même si c'est pas excusable ce que j'ai fait", avait-il déclaré, la voix étranglée par l'émotion. Au cours du procès, l'informaticien, au visage émacié et aux allures d'adolescent, a reconnu avoir tué intentionnellement son épouse et estimé devoir "payer pour les actes commis".

Samedi matin, l'avocat général, Emmanuel Dupic, a requis la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de M. Daval pour le meurtre d'Alexia, en octobre 2017. Le procureur a justifié sa demande d'une peine aussi lourde, qualifiant Jonathann Daval d'auteur d'un "crime conjugal (...) presque parfait". "Je crois qu'il l'a tuée parce qu'Alexia voulait le quitter, tout simplement", a soutenu M. Dupic, rejetant la thèse d'un meurtre commis après une simple dispute.

"La place prise par Jonathann dans la famille d'Alexia fait qu'il ne peut pas accepter la séparation, c'est +leur gamin+", a poursuivi M. Dupic, qui a dépeint l'accusé en "manipulateur" et en "menteur". "Un monde s'écroule pour Jonathann Daval. Alexia met fin à la relation" et "le scénario c'était ça, on ne devait pas retrouver le cadavre, Jonathann restait dans cette famille", selon M. Dupic, d'où la dissimulation du corps et la tentative d'incinération.

Après l'avoir frappée et étranglée, l'informaticien avait caché le corps d'Alexia dans un bois, avant de donner l'alerte en affirmant qu'elle n'était pas revenue de son jogging. Le cadavre avait été retrouvé deux jours plus tard, le 30 octobre. Quelques jours plus tard, M. Daval avait participé à une marche blanche de 8.000 personnes, aux côtés des parents d'Alexia, et son visage de veuf éploré avait été montré en boucle par les chaînes télévisées.

Prenant le contre-pied du ministère public, Randall Schwerdorffer, l'un des avocats de l'accusé, a plaidé samedi un meurtre "pas prémédité, pas réfléchi". "C'est ce qu'on appelle +un coup de sang+", a-t-il affirmé, estimant que la prison à perpétuité se prononce "pour les criminels les plus dangereux de la société", comme les tueurs en série ou d'enfants. Sa consoeur Ornella Spatafora, a rejeté toute "dangerosité criminologique" de M. Daval, exhortant les jurés à prononcer "une peine juste" qui "sanctionnera Jonathann pour ce qu'il a fait et l'homme qu'il est".

Jonathann Daval, un trentenaire français jugé pour le meurtre en 2017 de sa femme Alexia, a été condamné samedi à 25 ans de prison, épilogue d'une enquête et d'un procès ultra-médiatisés.A l'énoncé du verdict, l'accusé est resté calme et impassible. La peine est moins sévère que les réquisitions de l'avocat général, qui avait réclamé un emprisonnement à vie à l'encontre de...