Le Palais Bustros dément avoir "convoqué" Shea et évoque une "réunion de routine"

Une source au palais Bustros a démenti dimanche que l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea, a été convoquée par le ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé concernant les sanctions émises par Washington contre le leader aouniste Gebran Bassil, comme cela avait été rapporté par certains médias locaux. 

Selon cette source, citée par notre correspondante politique Hoda Chédid, Mme Shea n'a pas été convoquée mais a été "invitée à une réunion entrant dans le cadre des réunions de routine" avec le ministère des Affaires étrangères. Au cours de leur entrevue, M. Wehbé et Mme Shea seront appelés à discuter de nombreux sujets, notamment la position américaine vis-à-vis des négociations sur la démarcation de la frontière maritime entre le Liban et Israël. Le ministre sortant et l'ambassadrice devront encore évoquer "la raison pour laquelle les Etats-Unis s'opposent au retour sûr et digne des déplacés syriens dans leur pays alors que les conditions le permettent". La source diplomatique souligne encore que M. Wehbé souhaite aussi s'entretenir avec Dorothy Shea de la situation aux Etats-Unis suite à la présidentielle du 3 novembre et "ses répercussions régionales et internationales". Enfin, "le ministre Wehbé souhaite prendre connaissance des documents sur base desquels le Trésor américain a imposé des sanctions contre des personnalités politiques libanaises ou d'autres citoyens". 

Il y a deux semaines, le Trésor US avait annoncé des sanctions contre M. Bassil pour "corruption et abus de pouvoir" ainsi que pour ses relations avec le Hezbollah, sur base de la loi Magnitsky. Le président Michel Aoun, qui est aussi le beau-père du chef du CPL, avait alors prié la diplomatie libanaise de demander à Washington de fournir les preuves et documents sur lesquels se basent les accusations contre Gebran Bassil. 

Fin juillet, l'ex-ministre libanais des Affaires étrangères Nassif Hitti avait convoqué l'ambassadrice des États-Unis trois jours après la diffusion d'une interview dans laquelle elle s'en prenait au Hezbollah, considéré comme terroriste par Washington.