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Culture - Initiative

Ils sont partis 3, ils ont fini 18

Trente artistes indépendants internationaux créent une compilation d’inédits en soutien aux habitants de Beyrouth. L’intégralité des bénéfices sera reversée à l’ONG Baytna Baytak.

Ils sont partis 3, ils ont fini 18

« For Beirut », une pochette réalisée par Raphaëlle Macaron, talentueuse illustratrice et autrice de BD libanaise. Photo DR

Au départ, un simple coup de fil de soutien après la tragédie du 4 août. « Nous nous sommes beaucoup inquiétés pour toi », lui disent au bout du fil ces artistes devenus ses plus proches amis, « que peut-on faire pour aider » ? Et Olivier Gasnier Duparc, cofondateur avec Youssef Harati d’abord de Behind the Green Door et plus tard du festival Decks on the Beach à Beyrouth, leur répond : « Faites un morceau ! »

C’est en 2012 que Decks voit le jour, ou plutôt la nuit. Sept années durant, tous les vendredis soir, il est le rendez-vous incontournable des amoureux de la musique, de la fête et de ses soirées devenues mythiques où les jeunes et les moins jeunes dansent jusqu’à l’aube. De mai à septembre, les habitués retrouvaient chaque semaine avec impatience un DJ international. Lorsque le 4 août, Olivier Gasnier Duparc est grièvement blessé, frôle la mort et perd son logement, comme des milliers d’autres Libanais, trois des plus grands DJ, habitués du festival, lui proposent leur aide.

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Yuksek, producteur, compositeur, patron du label Partyfine et résident Radio Nova, est le premier artiste international qui s’est produit au Sporting en 2011, avant la création de Decks. ATTARI, DJ, producteur et label manager bruxellois est le deuxième artiste et celui qui, en 2012, présentera à Olivier Claap!, un duo de pop électro français. Le projet de produire un track collaboratif en soutien aux Beyrouthins est mis à exécution et Olivier Gasnier Duparc leur présente Raphaëlle Macaron, une talentueuse illustratrice et autrice de BD libanaise qui s’occupe du visuel. C’est le site Bandcamp, magasin de musique en ligne qui s’adresse principalement aux artistes indépendants, qui est choisi pour que les fans puissent apporter leur contribution en choisissant la formule de leur choix.

De la bonne musique pour l’amour de Beyrouth

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les amis en parlent autour d’eux, la cause est noble et le Liban est un pays qui les a si bien accueillis. Comment ne pas venir au secours de ce peuple si chaleureux ? Alors tout le monde veut participer. Les trois morceaux initiaux sont devenus 18 morceaux, et ce qui devait être un track devient une compilation d’inédits, signés par une trentaine d’artistes internationaux libanais ou amoureux du Liban : Acid Arab avec Hasan Minawi, ATTARI, Breakbot, Irfane, Claap!, Dimitri From Paris, DJ Deep, Get A Room, In Flagranti, Gabriel Yared, J’emballe Jean, Jimi Bazzouka, AKA, Joakim, Julien Jabre (le seul Libanais), Mike Simonetti, Rubin Steiner, Sal P de Liquid Liquid, Anoraak avec Sarah Maison, Simon LeSaint, Takuya Nakamura, Whatever, Whatever, Justin Strauss & Bryan Mette, You Man, Youssef Harati alias YSF (l’autre moitié de Decks on the Beach), Zeb, The Spy From Cairo et Zimmer. Olivier Gasnier Duparc confie : « Sur les 18 morceaux, la plupart sont des artistes Decks ou Factory, et tous les morceaux sont des originaux, c’est-à-dire jamais sortis avant. Certains sont ciblés pour la cause avec des morceaux composés spécialement pour Beyrouth : Yuksek et Beyrouth Ma Bet Mout avec la voix de Youssef Harati et Claap! avec Beyrouth In My Mind. L’intégralité des bénéfices de cette compilation sera reversée à l’ONG Baytna Baytak chargée notamment de venir en aide aux personnes ayant perdu leur logement lors de l’explosion à Beyrouth, ce qui est particulièrement important à l’approche de l’hiver. »

Pourquoi vous l’aimez tant ?

Pour Yuksek, le Liban a des vibrations particulières. « J’ai beaucoup voyagé, dit-il, et Beyrouth, à la fois familière et étrangère, reste une de mes villes préférées. Le souvenir que j’en garde, au-delà des soirées elles-mêmes, est l’énergie, les nuits anarchiques, les pérégrinations dans cette ville ou les rencontres et les repas qui ne cessent de s’étendre. »

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ATTARI s’est produit à Beyrouth plus d’une vingtaine de fois. Il a rencontré une terre souriante et un peuple fier et courageux. « J’aime le Liban, dit-il, pour ses contradictions, pour ses jardins cachés derrière des murs écorchés vifs et pour les rires qui s’en échappent. Et lorsque je rentre chez moi, Beyrouth me manque et je n’ai de cesse de la retrouver. J’ai le Liban en moi. » Quant à Claap!, « être au Liban, c’est être otage des parfums de jasmin, des sourires dans la rue, de la bienveillance du peuple et de sa brillante culture. Mon plus beau souvenir reste ces moments extraordinaires à Decks où le public ne formait plus qu’un seul corps, si bien qu’on ne voyait plus les dalles lumineuses qui scintillent. Et les battements de nos cœurs à l’unisson face à la mer »…

Aujourd’hui, les cœurs de ces trois artistes initiateurs du projet battent à l’unisson avec un peuple en détresse, celui qui leur a tant donné et à qui ils ont voulu donner en retour.

« For Beirut », encore et toujours

En achetant la compilation For Beirut pour 10 €, 100 % des bénéfices seront reversés à l’ONG Baytna Baytak. Télécharger la compilation sur Bandcamp permettra de soutenir les habitants de Beyrouth qui ont perdu leur logement. Pour 40 € ou plus, on reçoit en plus un poster de la pochette en édition limitée numérotée et signée par l’artiste Raphaëlle Macaron elle-même. On peut aussi effectuer un simple don du montant de son choix à l’ONG Baytna Baytak.

Le lien bandcamp : https://forbeirut.bandcamp.com/album/for-beirut

Le lien de l’ONG : baytnabaytak.me

Au départ, un simple coup de fil de soutien après la tragédie du 4 août. « Nous nous sommes beaucoup inquiétés pour toi », lui disent au bout du fil ces artistes devenus ses plus proches amis, « que peut-on faire pour aider » ? Et Olivier Gasnier Duparc, cofondateur avec Youssef Harati d’abord de Behind the Green Door et plus tard du festival Decks on the Beach à...

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