Outre les actions en sa faveur de la part des nombreuses sociétés protectrices des animaux, le chien, à l’instar des autres animaux, jouit aux États-Unis de la protection d’une loi fédérale, le Welfare Animal Act, promulguée en 1966. Que dire lorsque cet ami fidèle est le compagnon du chef de l’État et qu’il a ses quartiers à la Maison-Blanche ! Toutes races confondues, il a une belle vie de chien et bien plus qu’un quart d’heure de gloire. Souvent, il côtoie les grands de ce monde, a le droit à un portrait officiel et se voit consacrer des livres, parmi lesquels les très populaires The Kennedy Canines ou encore Millie’s Book, qui porte la signature de la First Lady Barbara Bush. Aujourd’hui, ces vedettes à quatre pattes, locataires privilégiés de la Maison-Blanche, se retrouvent sur les cimaises du AKC Museum of the Dog à New York, dans le cadre d’une exposition intitulée Presidential Dogs. Élection présidentielle oblige, on s’en doute. L’exposition se prolongera jusqu’à la fin du mois de janvier, date de l’investiture officielle du président élu.
Cette galerie de portraits dévoile des spécimens marqués par la griffe célèbre de leurs propriétaires respectifs. De Sweet Lips, le chien de chasse du premier président des États-Unis, George Washington, aux deux chiens d’eau portugais des Obama, Bo et Sunny, en passant par Skip le terrier de Théodore Roosevelt; Rob Roy l’épagneul de la First Lady, Grace Coolidge ; Fala le terrier écossais, inséparable compagnon du président Franklin Roosevelt, et qui a souvent assisté à ses côtés à de secrets meetings de guerre ; Pushinka, la fille de Strelka, la première chienne à avoir été dans l’espace, offerte par le Soviétique Nikita Khrouchtchev à Jackie Kennedy. Et, last but not least, l’omniprésente Millie gambadant sur la pelouse de la Maison-Blanche. Cette épagneul springer a eu le droit à une biographie rédigée par sa maîtresse, Barbara Bush, et intitulée, Millie’s Book.
Ne critiquez pas mon chien
« La majorité des chefs d’État ont partagé la Maison-Blanche avec des chiens, lesquels sont devenus un élément intégral de l’histoire », précise Alan Fausel, le directeur du AKC Museum of the Dog. L’exposition tente de montrer l’influence de ces représentants canins sur leurs maîtres mais également sur le public américain. Car il ne fallait surtout pas toucher aux chiens des hôtes de la Maison-Blanche. Ainsi, en 1944, le président Franklin Roosevelt fut accusé d’avoir dépensé des milliers de dollars, puisés dans les deniers publics, pour envoyer un bateau secourir son terrier écossais perdu dans les îles Aléoutiennes où il avait été en visite. Ses détracteurs avaient reçu cette cinglante réponse : « Vous pouvez vous en prendre à moi, à mon épouse et à ma famille, mais pas à mon petit chien. Il est écossais et ces allégations de dépenses d’argent ont mis cette petite âme en furie ! » Également intraitable à ce sujet, Richard Nixon qui, menant en 1952 sa campagne de candidat à la vice-présidence du président Dwight Eisenhower, avait été suspecté de posséder une caisse noire. Sa clarification: « J’ai reçu une seule chose en cadeau que je ne vais pas restituer, mon cocker, Checkers, offert par ma fille. »
Trump, le seul président sans chien
Le point de vue de la White House Historical Association est le suivant : « Les familles en résidence à la Maison-Blanche ont, durant les différentes administrations, aiguisé l’appétit du public pour les histoires de la vie quotidienne à la présidence. Avec la publication dans la presse, dès le début du XXe siècle, de nombreuses photos d’événements politiques ou à caractère festif ayant trait à la première famille, les animaux domestiques du lieu ont été scrutés au même titre que leurs distingués maîtres. En tant que compagnons de ces derniers et pour humaniser l’image politique du président. Dans ce contexte, les chiens de la Maison-Blanche ont accompli un bon travail. » Fondé en 1982, l’AKC Museum of the Dog veut préserver, interpréter et célébrer le rôle des chiens dans la société et aussi, à travers sa collection d’œuvres d’art, mettre en valeur cette incontestable relation humano-canine. Le musée possède plus de 700 pièces originales contant l’histoire, à travers les âges, du meilleur ami de l’homme : peintures, dessins, pastels, sculptures, gravures, bronzes, porcelaines, objets décoratifs et installations interactives. Donald Trump est le seul dans l’histoire des présidents américains à n’avoir pas accueilli un chien à la Maison-Blanche…
commentaires (1)
“Plus je connais l homme plus je respecte mon chien” Frederic de Prusse
Robert Moumdjian
03 h 35, le 06 novembre 2020