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Lifestyle - This is America

Au pays de l’Oncle Sam, des bureaux de vote insolites

« Vote »... Dans le cadre de cette élection présidentielle particulièrement féroce, les Américains n’ont aucune excuse pour ne pas accomplir aujourd’hui leur devoir citoyen et glisser leur bulletin de vote pour Donald Trump ou son rival Joe Biden. Les urnes sont à portée de main, dans les laveries automatiques, les salles de billard publiques, les églises et même dans l’espace.

Au pays de l’Oncle Sam, des bureaux de vote insolites

De part et d’autre du tabernacle d’une église. Photos Rayan Donnell

Selon les prédictions de l’US Elections Project, environ 150 millions d’Américains, soit 65 % des électeurs, auront participé aujourd’hui au vote pour la présidentielle 2020. À leur intention, des urnes ont été placées à portée de main. Pas besoin, donc, de se rendre dans les grands centres électoraux traditionnels si l’on est loin. Des bureaux de vote ont été installés dans les lieux les plus insolites, dans les coins les plus reculés du pays. Des lieux du quotidien en fait, du salon de coiffure au bowling, en passant par les restaurants et les lieux de culte. Une étonnante sélection a été repérée et fixée sur pellicule par le photographe Rayan Donnell. Contacté par L’Orient-Le Jour, il relate la genèse de son projet. « Dans l’État du Missouri où j’ai grandi, les habitants votaient dans les lieux habituels : les centres communautaires, les églises et les casernes de pompier. Après m’être installé à Philadelphie et avoir voté dans un club italo-américain cossu qui avait beaucoup de caractère, je me suis mis à la recherche de lieux similaires, insoupçonnés. J’ai lancé mes recherches en 2008 lors de la première campagne électorale du président Barack Obama. » Caméra au poing, il a sillonné le pays et rencontré des électeurs dans des environnements n’ayant aucune connotation politique.


Background de sèche-linges pour électeurs appliqués.


Le jeu démocratique au billard, au musée folklorique et aux laveries

À son tableau de chasse des bureaux de vote insolites, le folklorique Mummers Museum de Philadelphie, haut en couleur avec ses personnages déguisés, plus grands que nature ; une blanchisserie automatique à Chicago où les électeurs remplissent leurs fiches, avec en arrière-plan une rangée d’énormes sèche-linges ; une salle de billard à Chicago et sa succession de tables vertes vides ; une école à salle unique dans l’Iowa, vestige de celles qui existaient en grand nombre dans cet État au XIXe siècle ; une église où deux urnes ont été placées de part et d’autre de l’autel ; un magasin vendant du matériel agricole ou encore le laboratoire du département d’examens des eaux de Philadelphie. Le photographe a voulu capter le processus électoral américain et montrer comment la démocratie se joue dans des régions spécifiques. Il précise : « Je pense que ce processus est très révélateur. Les bureaux de vote de Chicago ne sont pas les mêmes que ceux de Los Angeles et de l’Iowa. Nous avons affaire à un échantillon de la réalité américaine et sa diversité décrite à travers ces lieux. » Néanmoins, ils sont tous conformes au format fédéral prescrit : un parking, un accès pour personnes à besoins spéciaux et une distance réglementaire entre les espaces de vote. Robert Stein, professeur de sciences politiques à la Rice University, confie au Smithsonian Magazine que le choix de l’emplacement des urnes s’appuie aussi sur des considérations informelles, tel le fait de savoir où les gens se sentent en sécurité pour remplir leur papier ou encore si l’aire centrale convient ou pas à tous. Il ajoute : « Parfois, les gens ne votent pas dans les grands lieux assignés à cet effet. Nous avons pensé avant tout à leur routine matinale. Une fois réveillés, ils conduisent les enfants à l’école puis vont au travail. Pour ne pas perturber leur cycle, des urnes ont été placées sur leur parcours. Peut-être aussi qu’un supermarché avec ses grands parkings sert bien ce geste citoyen. »


Dans une salle de billard. Photo Rayan Donnell


Sur terre, en mer, dans l’espace et les prisons

Le quotidien du pays de l’Oncle Sam s’étend au-delà de la planète Terre puisqu’il a conquis l’espace. Ainsi, l’astronaute Kate Rubins a déjà donné sa voix à partir de l’International Space Station où elle œuvre en ce moment à une altitude de 400 mille kilomètres. Elle agit ainsi selon une loi promulguée en 1997 concernant les astronautes en orbite. Plus bas dans les mers, la flotte de la US Navy qui sillonne les eaux de tous les continents a fait de même contre vents et marées. Idem pour les militaires servant hors du pays qui participent au choix présidentiel depuis le mandat du président Abraham Lincoln, et plus précisément, depuis 1864, en pleine guerre civile. Car, finalement, personne ne doit être privé du droit de vote agréé par le 15e amendement de la Constitution, même s’il y a une dérogation à des clauses de cette Constitution. Dans cet esprit, certains États du pays permettent aux prisonniers, qui purgent uniquement des peines de délit, de voter. Suivra pour tous la longue nuit (et parfois plus, vu l’énorme superficie du pays et le décalage horaire) pour connaître le nom du vainqueur. D’autant qu’en cas d’échec, le président Trump a promis de jouer les prolongations, ayant déjà engagé un bataillon d’avocats pour contester, si elle se produit, la victoire de Joe Biden. Un long film américain mouvementé en perspective.

Selon les prédictions de l’US Elections Project, environ 150 millions d’Américains, soit 65 % des électeurs, auront participé aujourd’hui au vote pour la présidentielle 2020. À leur intention, des urnes ont été placées à portée de main. Pas besoin, donc, de se rendre dans les grands centres électoraux traditionnels si l’on est loin. Des bureaux de vote ont...

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