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Économie - Sinistre

Explosions à Beyrouth : le patronat tance à nouveau les sociétés d’assurances

Explosions à Beyrouth : le patronat tance à nouveau les sociétés d’assurances

Des dégâts dans un appartement situé à Gemmayzé après la double explosion au port de Beyrouth du 4 août dernier. Photo J.R.B.

En plein contexte de crise économique et financière, les sociétés d’assurances et le patronat se sont pris le bec hier par communiqués interposés concernant le remboursement des sinistrés de la double explosion au port de Beyrouth. L’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a ouvert le bal, répondant à Mohammad Choucair, le président des organismes économiques, une organisation patronale, qui les avait qualifiées la semaine passée « d’escrocs et de voleurs ».

L’ACAL a tout d’abord regretté que l’ancien ministre des Télécoms, également président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB), « n’ait pas demandé une accélération de l’enquête » concernant la cause de l’explosion, condition sine qua none pour que les sociétés de réassurances – qui assurent les sociétés d’assurances qui à leur tour couvrent les assurés – acceptent de rembourser. En août déjà, l’ACAL avait fait part de ses craintes concernant les montants alloués, plusieurs entreprises n’ayant pu payer leurs cotisations à ces sociétés en raison des restrictions sur les transferts à l’étranger mises en place par les banques depuis la fin de l’été 2019, un fait que l’association a rappelé hier tout en affirmant à nouveau son intention de rembourser les sinistrés.

Mohammad Choucair a rapidement fait savoir que plusieurs agents économiques « sont préoccupés » par le remboursement, s’interrogeant notamment sur la monnaie du paiement : « En dollars frais (ceux qui ne sont pas bloqués dans les banques libanaises) ou en chèques en dollars (qui peuvent être retirés au taux dollar/livre de 3 900 livres, en dessous du taux du marché noir qui oscille ces derniers jours autour des 7 000 livres) ? »

L’ancien ministre n’a pas évoqué le remboursement en livres, pourtant obligatoire par la loi selon un juriste contacté par L’Orient-Le Jour.

Il s’est aussi enquis du sort des polices de compagnies d’assurances qui ne sont pas assurées auprès des réassureurs, qu’il estime à près de « 500 millions de dollars », et a d’ailleurs demandé les noms de ces sociétés.

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Les deux associations se sont en outre affrontées au sujet d’une société italienne, e-Technical Consulting, spécialisée dans le traitement et les négociations liées aux procédures de réclamation entre assureurs et assurés, mandatée à mi-septembre par la CCIAB. À cette date, Mohammad Choucair avait assuré à L’Orient-Le Jour que l’aide pour les dossiers afin d’obtenir gain de cause auprès des compagnies d’assurances était gratuite, ce que ces dernières ont contesté hier, rappelant qu’il s’agit d’une entreprise commerciale. Il avait aussi expliqué que soit les assurés pourront négocier seuls avec les sociétés d’assurances, soit l’entreprise italienne pourra s’en charger, moyennant une commission « de l’ordre de 2 à 3 % selon la police d’assurance et de la complexité du problème », en jugeant cette participation « peu élevée ». Les autres modalités de cette prestation de services n’ont pas été révélées.Contactée, la CCIAB a indiqué avoir reçu « beaucoup de demandes » sans fournir de chiffres ou d’information sur l’avancement des procédures avec les sociétés d’assurances.

En plein contexte de crise économique et financière, les sociétés d’assurances et le patronat se sont pris le bec hier par communiqués interposés concernant le remboursement des sinistrés de la double explosion au port de Beyrouth. L’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a ouvert le bal, répondant à Mohammad Choucair, le président des organismes économiques, une...

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