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Société - Pénurie de médicaments et d'équipements au Liban

Six hôpitaux menacent de suspendre les traitements et interventions chirurgicales à partir de la semaine prochaine

Il s'agit d'"une menace qui va être cependant mise à exécution à partir de lundi, si la BDL et les tiers payants ne réagissent pas pour régler ce problème", explique à L'OLJ le docteur Georges Ghanem, directeur général du Centre médical de la Lebanese american university (LAU) - hôpital Rizk.

Six hôpitaux menacent de suspendre les traitements et interventions chirurgicales à partir de la semaine prochaine

Une femme patiente pour être testée au coronavirus, le 1er octobre 2020 à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Photo REUTERS/Issam Abdallah

Les principaux centres médicaux et hôpitaux universitaires du Liban ont prévenu vendredi qu’ils étaient incapables de recevoir des patients et qu’ils comptaient suspendre les traitements médicaux et interventions chirurgicales à partir de la semaine prochaine, en raison de la pénurie de médicaments et d'équipements médicaux dans un contexte d'effondrement de la livre libanaise dans un pays en crise. Ils ont dans ce cadre mis en cause des circulaires émises par la Banque du Liban et des décisions prises en conséquence par différents syndicats.

Les établissements qui ont fait cette annonce sont : le centre médical de l'Université américaine de Beyrouth, le centre médical de l'Université américaine libanaise (LAU) - hôpital Rizk, l'hôpital universitaire Saint-Georges, l'hôpital universitaire Notre Dame des Secours, l'hôpital universitaire Hôtel-Dieu et l'hôpital universitaire Mont-Liban.

"Les hôpitaux présentent leurs excuses à leurs patients car ils sont incapables de continuer à fournir les traitements médicaux et chirurgicaux au cours de la période à venir, en particulier en raison de la pénurie chronique dans leur stock, de nombreuses fournitures chirurgicales et médicaments n'étant plus disponibles", peut-on lire dans le communiqué conjoint de ces établissements. 

Le 9 octobre dernier, la Banque du Liban (BDL) avait publié la circulaire n° 573 contraignant les importateurs de blé, de carburant, de médicaments et de matériel médical à fournir 85 % de la facture en livres et en liquide, ajoutant une difficulté supplémentaire à la crise économique et financière que traverse le pays depuis un an, doublée d’une crise de liquidités et de change. Mardi, le syndicat des importateurs de matériel médical a pour sa part officialisé l'obligation pour les patients, les hôpitaux et les compagnie d’assurances de payer 85 % de la facture d’importation en livres et en liquide.

"Effondrement total"
"Les factures d'hospitalisation sont payées aux différents organismes par chèque ou virement bancaire et les hôpitaux ne peuvent pas demander aux patients, surtout dans les circonstances actuelles, de payer une partie de leurs factures en espèces", expliquent les établissements médicaux.

"Les capacités des hôpitaux ont été paralysées par les circulaires et les décisions mentionnées ci-dessus (...)", regrettent ces établissements qui disent "ne pas assumer les conséquences de telles décisions et circulaires. La responsabilité des menaces contre la sécurité sanitaire et sociale des citoyens et contre la vie des patients souffrant de maladies chroniques incombe aux parties qui émettent ces décisions", ont prévenu ces hôpitaux, en référence à la Banque centrale et aux syndicats des importateurs de médicaments et d'équipements médicaux. Les établissements ont enfin appelé "les responsables sanitaires, économiques et financiers à prendre les mesures immédiates pour résoudre ce problème qui va certainement accélérer l'effondrement total du secteur médical et hospitalier".

Une menace mise à exécution à partir de lundi ?
Contacté par L'Orient-Le Jour, le docteur Georges Ghanem, directeur général du Centre médical de la Lebanese american university (LAU) - hôpital Rizk, explique que le communiqué des hôpitaux constitue "une menace qui va être cependant mise à exécution à partir de lundi si la Banque centrale et les tiers payants ne réagissent pas pour régler ce problème".
"Des hôpitaux ont déjà annulé des opérations chirurgicales la semaine dernière, parce qu'ils ne pouvaient pas demander à leurs patients de régler en cash le prix des équipements médicaux", confie le Dr. Ghanem, qui s'indigne du fait que l'Etat subventionne des produits comme l'essence qui font l'objet de contrebande et néglige le matériel qui peut sauver des vies.

Réagissant aux menaces des hôpitaux, l'Association des banques du Liban (ABL) a affirmé dans un communiqué publié en soirée que "les banques sont prêtes à assurer les liquidités en livres libanaises aux hôpitaux en contrepartie des chèques et des cartes bancaires de ces établissements", souhaitant ainsi que les hôpitaux ne mettent pas à exécution leur menace. Toutefois, à ce stade, les modalités d'application de la décision de l'ABL ne sont toujours pas claires.

La BDL a ensuite publié un communiqué affirmant que "les billets sont assurés et les banques concernées les garantiront aux hôpitaux afin qu'ils couvrent le coût des fournitures médicales nécessaires". La BDL a ainsi souligné qu’il n’y a "pas lieu d’hésiter à fournir tous les services médicaux dont les Libanais ont besoin". Elle rappelle en outre que les mesures qu'elle prend ont pour but de contrôler le taux de change du dollar sur le marché noir. La BDL assure aussi vouloir préserver "le pouvoir d'achat de tous les Libanais, et espère que tout le monde se montrera coopératif, y compris le secteur médical, au lieu de (faire) des surenchères irresponsables." Pour finir, la BDL rappelle qu'en une semaine, le taux du change du dollar sur le marché noir est passé de 9.000 LL à 7.000 LL.

Les principaux centres médicaux et hôpitaux universitaires du Liban ont prévenu vendredi qu’ils étaient incapables de recevoir des patients et qu’ils comptaient suspendre les traitements médicaux et interventions chirurgicales à partir de la semaine prochaine, en raison de la pénurie de médicaments et d'équipements médicaux dans un contexte d'effondrement de la livre libanaise dans...

commentaires (3)

La fin macabre d un rêve Appelé le Liban....

Robert Moumdjian

01 h 52, le 24 octobre 2020

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Commentaires (3)

  • La fin macabre d un rêve Appelé le Liban....

    Robert Moumdjian

    01 h 52, le 24 octobre 2020

  • C’est le début de la fin. Merci au fameux compromis présidentiel qui a donné le coup de grâce au Liban et à sa population. Maudits soyez maudits jusqu’à la quarantième génération VOUS TOUS politiciens véreux, bandits de bas chemins, poltrons, sans aucune dignité ni amour propre de nous avoir amené à la situation actuelle. Que la COVID 19 vous emporte tous en enfer, endroit que vous semblez bien connaître

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 55, le 23 octobre 2020

  • "... s'indigne du fait que l'Etat subventionne des produits comme l'essence qui font l'objet de contrebande et néglige le matériel qui peut sauver des vies ..." - ben oui, il faut bien sauver la Syrie, notre soeur...

    Gros Gnon

    21 h 46, le 23 octobre 2020

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