
Le leader sunnite Saad Hariri reçu par le président du Parlement, Nabih Berry, lundi 12 octobre 2020, à Aïn el-Tiné. Photo Ani
L'ex-Premier ministre et chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui a annoncé le 8 octobre sa candidature pour former un nouveau gouvernement après la récusation de Moustapha Adib, a affirmé lundi au palais de Baabda qu'il n'y avait "plus de temps à perdre", prônant la formation d'un cabinet sans la présence des forces politiques "pour quelques mois", conformément à l'initiative française. "Je suis convaincu que l'initiative du président Macron est la seule et dernière opportunité pour enrayer l'effondrement du pays et reconstruire Beyrouth", a affirmé M. Hariri à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Michel Aoun, en référence à la double explosion meurtrière du port de la capitale, le 4 août dernier, qui a fait plus de 200 morts et dévasté des pans entiers de la ville. Le leader sunnite a ainsi accéléré le rythme de ses contacts personnels dans le but d'assurer une couverture des principaux blocs parlementaires pour sa désignation jeudi et annoncé la formation d'une délégation pour s'entretenir avec tous les protagonistes.
"Cela ne nous tuera pas"
"Tout le monde sait que nous n'avons plus de temps à perdre avec des querelles politiques (...) Je compte sur la sagesse des forces politiques et sur leur réalisme face à cette dernière chance", a ainsi déclaré le chef du Futur depuis Baabda, annonçant avoir formé une délégation qui s'entretiendra avec tous les blocs parlementaires "pour assurer qu'elles restent engagées par l’initiative de la France". Cette délégation est composée des députés Bahia Hariri, Hadi Hobeiche et Samir Jisr. "L'initiative française repose sur la formation d'un gouvernement de spécialistes n'appartenant pas aux partis politiques pour mettre en œuvre certaines réformes. Nous redisons que l'absence des partis du gouvernement ne durera que quelques mois seulement pour mettre en œuvre les réformes financières et économiques. En tant que partis politiques, cela ne nous tuera pas", a martelé M. Hariri. "Tous les gouvernements qui ont été formés sur les bases traditionnelles ont échoué à réformer et ont mené le pays vers le grand effondrement", a-t-il déclaré, soulignant que les réformes évoquées dans la feuille de route de la Résidence des Pins constituent la déclaration ministérielle du nouveau cabinet. "La formation d'un tel gouvernement va permettre à M. Macron de mobiliser la communauté internationale pour investir au Liban", a-t-il ajouté, soulignant que ses positions "rejoignent celles du chef de l'Etat". "Cela m'encourage à aller de l'avant", a-t-il assuré.
Selon des informations de notre correspondante à Baabda Hoda Chedid, MM. Aoun et Hariri ne sont pas entrés dans les détails du dossier gouvernemental lors de leur entretien. Néanmoins, le chef de l'Etat a insisté sur l'importance de former le nouveau cabinet le plus rapidement possible et s'est dit attaché à l'initiative française. Cette visite intervient trois jours avant les consultations contraignantes que le chef de l'État doit mener avec les groupes parlementaires afin de désigner le prochain chef du gouvernement. Si leur report est toujours envisageable d'après certains observateurs, selon les informations de notre correspondante, les consultations sont pour le moment maintenues à la date prévue. Toujours selon notre correspondante, M. Hariri doit de nouveau s'entretenir avec le président Aoun à la veille des consultations, pour le tenir informé de la teneur de ses contacts.
Le président libanais Michel Aoun s'entretenant le 12 octobre 2020 avec l'ex-Premier ministre et chef du courant du Futur, Saad Hariri. Photo tirée du compte Twitter de la présidence libanaise
Contacts avec Berry et le Hezbollah
M. Hariri promeut l'idée de diriger un gouvernement de spécialistes pour une durée de six mois, chargé de mettre en œuvre le programme de réformes sur lequel l’ensemble des forces politiques se sont accordées dans le cadre de l'initiative française. Le processus de formation d'un cabinet de "mission", initié par Moustapha Adib, avait été principalement entravé par l'insistance du tandem Hezbollah-Amal à nommer les ministres chiites, notamment pour le portefeuille des Finances. Selon des sources proches de ce binôme citées par Hoda Chedid, ce dernier maintient ses exigences, même dans le cadre d'un gouvernement de spécialistes. Un dossier que M. Hariri s'est engagé, devant M. Aoun, à approcher avec "ouverture et positivité", selon Hoda Chedid. C'est dans ce cadre que Saad Hariri s'est également réuni en début de soirée avec le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berry. Un entretien duquel M. Hariri est sorti une heure plus tard pour annoncer, sur un ton positif : "M. Berry était clair dans son engagement à respecter les réformes prévues dans l'initiative française, et ceci est rassurant". Même son de cloche de la part du leader chiite : "Nous avons indiqué à M. Hariri que nous sommes positifs à l'égard de l'initiative de Paris, comme nous l'avons toujours été", a-t-il dit.
Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, M. Hariri doit par la suite prendre contact avec le bras droit du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Khalil, dans le but d'assurer une couverture des principaux blocs parlementaires. Pour s'assurer d'une "légitimité chrétienne", notre correspondant indique que M. Hariri aura besoin des voix du Courant patriotique libre, si les Forces libanaises, qui se sont prononcées ces derniers jours en faveur d'un cabinet intégralement composé de spécialistes, venaient à ne pas le désigner. Le leader du CPL, Gebran Bassil, tiendra dans ce contexte un discours demain à l'occasion de la commémoration du 13 octobre alors que le bloc FL se réunira mercredi pour arrêter sa position. Le leader du Futur espère également rallier à sa cause le leader druze Walid Joumblatt afin de garantir une couverture politique, allant au-delà des voix de la majorité parlementaire, à sa désignation, même si, selon M. Rabih, la formation du gouvernement prendra, elle, plus de temps, le dossier étant désormais lié aux développements régionaux et internationaux, notamment la présidentielle américaine début novembre.
AVONS NOUS UN CHOIX? SI ON ATTEND ENCORE BEAUCOUP, M MACRON DIRA AU REVOIR AU LIBAN OU SERA ACCAPARER PAR DES CRISES MONDIALES BEAUCOUP PLUS IMPORTANTES QUE LE LIBAN NOUS SOMMES A L'AGONIE ECONOMIQUE CAR LES SPECIALISTES DE DIAB ON FAIT FAIRE FAILLITTE OFFICIELLE AU LIBAN AVANT MEMEM DE SAVOIR COMBIEN EST LA DETTE VERITABLE DU PAYS LA VERITE QUAND UN PATIENT SE MEURE ET IL N'A PLUS RIEN A PERDRE IL ACCEPTE L'AIDE DE TOUTE PERSONNE MEME LES PLUS INCAPABLES POUR ETRE SAUVE VOILA OU LE PEUPLE LIBANAIS SE TROUVE AUJOURDH'UI MAIS TOUT N'EST PAS ENCORE DIT BASSIL NE VA PAS AVALER CETTE COULEUVRE ET FERA SABOTER CETTE INITIATIVE ,POUR GARDER SON AMOUR PROPRE CAR LUI C'EST AOUN NUMERO 2 cad MOI ET HARRIRI OU PERSONNE ( ce fut Diab et la faillitte officielle du Liban , merci Gebran)
02 h 17, le 13 octobre 2020