La fédération des syndicats des transports annonce sa mobilisation mercredi prochain

La fédération des syndicats des transporteurs routiers au Liban a annoncé vendredi qu'elle se mobilisera le 14 octobre, conformément à l'appel lancé par la Confédération générale des travailleurs libanais, afin de protester contre toute levée éventuelle des subventions des produits de première nécessité par la Banque du Liban (BDL), affirmant ne pas annuler pour autant la grève qui avait été précédemment annoncé pour le 19 de ce mois. 

"Nous allons tenir un sit-in" mercredi prochain, a déclaré le président de la fédération, Bassam Tleiss, lors d'une réunion d'urgence au siège de la CGTL, en présence de représentants syndicaux du secteur. Il a dans ce cadre appelé les conducteurs de transports à observer deux heures d'arrêt de travail de 8 à 10h, enjoignant les grévistes à respecter les mesures de prévention contre la propagation du coronavirus lors de ce sit-in. "Nous tiendrons également un sit-in le 19 octobre, comme nous l'avions annoncé", a-t-il ajouté. 

Hier, le président de la CGTL, Béchara Asmar, avait appelé à une journée de manifestations pacifiques "d'avertissement" mercredi prochain devant certaines institutions publiques à travers le Liban, notamment les hôpitaux privés, alors que le pays continue de s'enfoncer dans une grave crise socioéconomique et sanitaire. Le syndicaliste s'était déclaré fermement opposé à une possible levée des subventions étatiques. 

La BDL a commencé, peu après le début de la crise il y a plus d’un an, à subventionner une série de biens et de matières, notamment les importations de carburants, de médicaments et de blé. La mesure vise à maintenir les prix du carburant, qui sont plafonnés par le ministère de l’Énergie, en plein contexte de dépréciation de la livre. Mais l'on craint une fin proche des subventions alors que les réserves de la BDL s'amenuisent. La monnaie nationale, arrimée au dollar au taux officiel de 1507.5 LL contre le dollar depuis 1997, flirte aujourd’hui avec la barre des 9 000 livres pour un billet vert sur le marché noir, un phénomène qui a généré une hyperinflation et qui pourrait donc brutalement s’aggraver en cas de suspension subite des mécanismes actuels de subventions.