Le Hezbollah a estimé jeudi que les pourparlers à venir entre le Liban et l'Etat hébreu pour une démarcation de leurs frontières ne représentent ni une "réconciliation" ni une "normalisation" des relations.
Le Liban et l'Etat hébreu doivent entamer le 14 octobre des discussions, sous la médiation de l'ONU et des Etats-Unis, pour une délimitation de leurs frontières terrestres et maritimes. La question est cruciale pour un Liban en plein effondrement économique et qui s'est lancé ces dernières années dans la prospection d'hydrocarbures au large de ses côtes. En 2018, le pays a signé son premier contrat d'exploration pétrolière pour deux blocs offshore avec un consortium international mais une partie d'un des deux blocs se trouve dans la zone maritime disputée avec Israël.
"Le cadre des négociations qui concernent exclusivement notre frontière maritime sud et la reprise de nos terres (...) n'a absolument aucun lien avec une quelconque réconciliation avec l'ennemi sioniste (...) ni avec les politiques de normalisation adoptées dernièrement par des pays arabes", a assuré jeudi dans un communiqué le bloc parlementaire du Hezbollah. "Il revient à l'Etat libanais la responsabilité de déterminer les coordonnées topographiques délimitant la souveraineté nationale", souligne-t-il.
Il s'agit de la première réaction du parti chiite, seule faction libanaise à ne pas avoir déposé les armes au sortir de la guerre civile (1975-1990) et qui justifie le maintien de cet arsenal par son rôle affiché de "résistance" à Israël. Le chef du Parlement et du mouvement Amal, Nabih Berry, allié du Hezbollah, avait annoncé il y a une semaine le lancement de pourparlers avec Israël, une initiative qualifiée d'"historique" par Washington. L'annonce a suscité des critiques sur les réseaux sociaux de la part des détracteurs du Hezbollah, pointant du doigt une inconsistance avec son discours anti-israélien. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est longtemps dit contre une médiation des Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël.
Les délégations
Alors que la date de l’ouverture des négociations approche, notre correspondante à Baabda Hoda Chedid indique que les membres de la délégation officielle libanaise seront bientôt nommés par le président de la République Michel Aoun. Selon notre correspondante, la délégation sera formée du général Bassam Yassine, qui occupe actuellement le poste de chef d’état-major adjoint pour les opérations, et qui est originaire de Kfar Tebnit (Nabatiyé). Feront également partie de la délégation le colonel Mazen Basbous, qui a occupé le poste d’adjoint du commandant des forces maritimes, un spécialiste du dossier des frontières maritimes, et l'expert en droit international Nagib Massihi, qui collaborait avec le commandement de l’armée dans le domaine de la cartographie. le président sortant du conseil d'administration de l'Autorité de l'énergie (LPA), Wissam Chbat, ainsi que l'ambassadeur Hadi Hachem, doivent également faire partie de la délégation. Leur nomination officielle reste à confirmer. La LPA est principalement chargée de suivre le dossier des hydrocarbures offshore au Liban.
La délégation israélienne sera composée de six membres dont Udi Adiri, directeur général du ministère de l'Energie, Reuven Azar, un conseiller diplomatique du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le général de bridage Oren Setter, chef de la direction des Affaires stratégiques de l'armée. Le secrétaire d’État adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker, est attendu la semaine prochaine à Beyrouth pour participer à ces réunions qui se tiendront au quartier général de la Finul à Naqoura, sous les auspices de l’ONU.
D'après l'ONU, Washington encadrera les discussions sur les frontières maritimes tandis que celles sur le litige terrestre seront supervisées par la Finul, force de maintien de la paix onusienne déployée au Liban-Sud. La frontière entre les deux pays reste le théâtre d'incidents sporadiques. La dernière grande confrontation entre le Hezbollah et Israël remonte à l'été 2006 quand une guerre dévastatrice d'un peu plus d'un mois a fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, essentiellement des militaires.
commentaires (12)
Espérons que les libanais présents pour discuter des frontières aborderont celles avec le nord Nord qui représentent un plus grand danger pour nous puisque c’est de là que sont acheminés mercenaires barbares, armes et explosifs de tout genre en direction du Liban pendant que le mazout, les denrées alimentaires et des dollars sont envoyés en Syrie. Cette milice vendue fait de tout pour détruire et tuer le pays et tous les moyens sont bons. Ça commence à être plus flagrant les tribus lâchés les unes contre les autres armées par les mêmes on sait très bien par, qui défient l’armée et bombent le torse. C’est hallucinant de voir à quel point les dirigeants de ce pays ont été cupides et imbéciles de croire qu’une fois leurs poches remplies tout ira pour le mieux et que ce cirque pouvait duré éternellement. Nous voilà empêtrés dans un chaos soigneusement préparé depuis des décennies et que ces impotents n’arrivent pas à trouver l’issu pris dans leur propre piège dans lequel ils entraînent que tout le pays. Pour s’en sortir ils faut absolument qu’ils avouent tous leurs crimes devant les libanais et se mettent contre leurs alliés d’hier et refusent le chantage qu’ils brandissent contre eux pour tuer le pays. Leurs fautes sera à moitié pardonnée et totale oubliée s’ils décident de rendre l’argent volé et ainsi rebâtir le pays en les dénonçant à leur tour de tout ce qu’ils ont commis depuis qu’ils tiennent le pouvoir. Ce ne sont sûrement pas les preuves qui leur manquent
Sissi zayyat
20 h 01, le 09 octobre 2020