
Le président du syndicat des transports terrestres, Bassam Tleiss. Photo ANI
Le syndicat des transporteurs terrestres et la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) ont mis en garde lundi les autorités contre toute levée des subventions par la Banque du Liban (BDL) sur les produits de première nécessité, notamment le carburant, qui risquerait de provoquer une "énorme explosion sociale". Cette mise en garde a été lancée alors que le mécanisme de subventions des produits pétroliers, du blé et des médicaments pourrait être modifié en raison de la baisse des réserves en devises de la banque centrale (autour de 19 milliards de dollars, dont 17,5 milliards correspondant aux réserves obligatoires des banques, selon les dernières estimations datant déjà de plusieurs semaines).
"La levée des subventions sur les denrées alimentaires, le carburant, les médicaments et le blé mènera à une énorme explosion sociale", a déclaré le président du syndicat des transporteurs, Bassam Tleiss, lors d'une réunion regroupant plusieurs groupes syndicaux. "Lever les subventions sur l'essence et le mazout va faire augmenter le prix du bidon à respectivement 70.000 livres libanaises et entre 45.000 et 50.000 livres, ce qui va provoquer une catastrophe sociale dans les conditions économiques difficiles que connaît actuellement le Liban", a-t-il ajouté. Il a dans ce contexte appelé les responsables à "puiser dans les réserves" monétaires du pays, soulignant que "le gouvernement d'expédition des affaires courantes reste responsable des citoyens". Il a aussi fait valoir que la levée des subventions risquait de "mettre le feu aux poudres".
De son côté, le président de la CGTL, Béchara Asmar, a affirmé que dès qu'une telle décision sera prise, "les gens descendront immédiatement dans la rue". "C'est inacceptable", a-t-il ajouté, estimant que toute levée des subventions signifierait "une invitation au peuple libanais à émigrer".
La livre libanaise, officiellement fixée à 1.507,5 LL pour un dollar dans un Liban en crise, continue de perdre du terrain sur le marché noir et s'échangeait lundi autour 8.700 livres pour un dollar. Pour tenter de contrer cet effondrement de la monnaie nationale, la BDL subventionne plusieurs produits et denrées. Toutefois, en raison d'un manque de liquidités accru, ces subventions pourraient s'arrêter dans les prochains mois, faisant craindre le pire.
Dans ce contexte, des contestataires, répondant à l'appel de l'Union générale des syndicats des travailleurs libanais, se sont rassemblés en fin d'après-midi sur l'autoroute côtière à hauteur de Jal el-Dib, dans le Metn, pour protester contre la dégradation de la situation économique du pays, qui traverse sa plus grave crise depuis plusieurs décennies.
Voilà pourquoi cette bande de Gangsters s’accroche au pouvoir, c’est pour voler les fonds de tiroirs des quelques sous qui existent encore. La preuve est que personne n’essaye d’arrêter la contrebande vers la Syrie car tous en profitent. Décidément la loi Cesar est vraiment extensible
09 h 41, le 06 octobre 2020