
De gauche à droite : Henri Hélou, Neemat Frem, Samy Gemayel, Paula Yacoubian, le patriarche Mgr Béchara Raï, Michel Moawad, Nadim Gemayel et Elias Hankache. Photo ANI
Les députés chrétiens ayant démissionné dans la foulée de la double explosion meurtrière du 4 août dernier dans le port de Beyrouth en signe de défiance contre le pouvoir en place, ont à nouveau fustigé la classe dirigeante à l'issue d'un entretien avec le patriarche maronite Mgr Béchara Raï à Bkerké, certains réclamant des législatives anticipées. Selon des informations de L'Orient-Le Jour, Mgr Raï doit recevoir vendredi un groupe de députés maronites.
Après la déflagration du 4 août qui a fait plus de 190 morts, plus de 6.500 blessés et dévasté des pans entiers de la capitale, Samy Gemayel (Kataëb, Metn), Nadim Gemayel (Kataëb, Beyrouth), Élias Hankache (Kataëb, Metn), Marwan Hamadé (joumblattiste, Chouf), Henri Hélou (joumblattiste, Aley), Neemat Frem (Kesrouan), Michel Moawad (Zghorta) et Paula Yacoubian (société civile, Beyrouth), ont présenté leur démission écrite, avalisée par le Parlement.
"Le patriarche est attaché à ce que demeure l'espoir au Liban (...) Ce qu'il faut, ce sont des élections anticipées car elles restaureront la crédibilité des dirigeants politiques auprès du peuple", a déclaré M. Frem à l'issue de cette rencontre. "Nous avons demandé à ce que le patriarche continue à être aux côtés de son peuple et de son droit de renouveler la légitimité de la classe politique", a affirmé de son côté Mme Yacoubian. "Nous n'avons pas quitté la vie politique mais nous nous sommes rangés du côté de nos partisans qui nous ont appelés à démissionner", a-t-elle ajouté, saluant l'appel de Mgr Raï à la neutralité. "Nous avons démissionné pour deux raisons. La première est éthique. Après une telle explosion, on ne peut plus continuer de faire comme s'il ne s'était rien passé. La deuxième, c'est notre incapacité à changer les choses de l'intérieur", a souligné pour sa part M. Hankache. "Il est plus digne d'être aux côtés des gens plutôt que d'être des faux témoins à l'intérieur", a-t-il ajouté, saluant lui aussi l'appel à la neutralité du patriarche.
Des législatives partielles pour pourvoir aux huit sièges vacants doivent être organisées en 2021.
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