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Politique - Gouvernement

Baabda temporise de nouveau au sujet des consultations parlementaires

Michel Aoun, qui soutient toujours l’initiative française, veut se concerter avec les chefs de file avant de passer à l’acte.

Baabda temporise de nouveau au sujet des consultations parlementaires

Michel Aoun remettant hier une décoration à Bruno Foucher. Photo ANI

Même des phrases particulièrement dures – qui sonnent parfois comme des gifles – telles que celles prononcées dimanche soir par le président français, Emmanuel Macron, n’y font plus rien. Au premier jour du nouveau délai de quatre à six semaines accordé à la classe politique pour former le gouvernement de mission tel que préconisé par M. Macron, rien ne prête à croire à ce stade que les protagonistes mettront en place un tel cabinet rapidement.

L'édito de Michel Touma

Au pied du mur

On serait tenté de croire que les informations rapportées hier par certains médias selon lesquelles près de dix fonctionnaires du palais de Baabda ont été testés positifs au coronavirus ont amené le chef de l’État, Michel Aoun, à retarder les consultations parlementaires contraignantes qu’il doit mener avec les groupes parlementaires pour désigner un Premier ministre. Mais c’est surtout pour des raisons politiques que ces consultations ne se tiendront probablement pas dans les jours qui viennent. Le président Aoun semble en effet une fois de plus s’en tenir à sa politique liant la désignation du Premier ministre à un accord politique élargi autour du nom du candidat, mais aussi de la nature et de la composition de l’équipe ministérielle. Une démarche qu’il avait suivie avant la désignation aussi bien de Hassane Diab, qui continue à expédier les affaires courantes, que de Moustapha Adib, en dépit de la colère que cela suscite dans les rangs de la communauté sunnite. Celle-ci pourrait bien y voir, une fois de plus, une atteinte aux prérogatives du Premier ministre, notamment pour ce qui est du choix des membres de son équipe. Ces atermoiements ne sont pas sans susciter des craintes quant à une éventuelle dégradation de la situation économique et sécuritaire. Mais la présidence préfère « préparer le climat propice à la tenue des consultations », pour reprendre les termes d’un proche de la présidence contacté par L’Orient-Le Jour. « Actuellement, le président évalue les événements survenus depuis la nomination de Moustapha Adib jusqu’à sa récusation, avant de convier les parlementaires aux consultations », explique-t-il avant d’assurer que « le président Aoun désire donner aux blocs parlementaires le temps de choisir leur candidat à la présidence du Conseil ». « Il entend mener des concertations avec le chef du législatif, Nabih Berry, et les chefs de file politiques », dit-il encore.

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En attendant, Michel Aoun a réitéré hier son attachement à l’initiative française en faveur du Liban, se félicitant de « l’attention » qu’accorde le chef de l’Élysée au pays du Cèdre, notamment après le cataclysme du 4 août. Il s’exprimait devant l’ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, venu lui faire ses adieux à l’occasion de la fin de sa mission diplomatique au Liban. M. Aoun n’a pas manqué de se dire « désolé » de l’échec de Moustapha Adib à former une équipe ministérielle. Des propos qui semblent être une réaction aux déclarations d’Emmanuel Macron, dimanche soir. Le président français avait imputé à la classe dirigeante libanaise dans son ensemble la responsabilité de l’échec à former un nouveau gouvernement, et à tenir les engagements pris le 1er septembre à la Résidence des Pins.

C’est donc dans un contexte politique tendu que le flou entoure aussi bien la date des consultations parlementaires que l’identité du futur chef du gouvernement, et par là même la prochaine phase. D’autant que le leader du Futur, Saad Hariri, a annoncé dimanche, sur Twitter, qu’il n’était pas candidat à la présidence du Conseil sous le sexennat en cours.

«  En dépit du veto du Hezbollah »

Mais dans certains milieux politiques, on n’exclut toutefois pas une possible nomination de M. Hariri, sous l’effet d’un forcing que pourrait exercer le tandem Amal-Hezbollah dans ce sens. Une façon pour le binôme de garantir la désignation d’un Premier ministre avec qui il pourrait s’entendre. Mais Marwan Hamadé, député démissionnaire du Chouf, contacté par L’OLJ, exclut cette option, du moins pour le moment. « Saad Hariri ne veut pas diriger la prochaine équipe », dit-il, estimant que le contexte régional n’est pas favorable à une telle démarche. Il assure, en outre, que Nawaf Salam, ancien ambassadeur du Liban aux Nations unies et juge à la Cour internationale de justice, est toujours le candidat du camp joumblattiste à la présidence du Conseil, « en dépit du veto du Hezbollah, et probablement à cause de celui-ci », déclare M. Hamadé. Il se félicite du fait qu’« Emmanuel Macron n’ait pas assumé l’échec de l’initiative française, mais l’a clairement imputé au Hezbollah, pour la première fois ».

Le décryptage de Scarlett Haddad

Trois reproches (officieux) d’Amal et du Hezbollah à l’initiative française...

La réponse du parti chiite à ces reproches est attendue ce soir de la bouche de son secrétaire général, Hassan Nasrallah. Lors de son discours prévu à 20h30, il devrait détailler la position de son parti au sujet de la formation du gouvernement.

En attendant, Gwendal Rouillard, député français proche de M. Macron, assure à L’OLJ que Paris tient toujours à son initiative. Mais il ne manque pas de renvoyer la balle dans le camp des protagonistes. « C’est désormais à eux de s’entendre et de former un cabinet », dit-il, mettant en garde contre « une impasse mortifère » dans laquelle le Liban est plongé depuis la récusation de Moustapha Adib. Mais comment la France compte-t-elle contraindre les protagonistes libanais à tenir leurs engagements ? « Pour le moment, nous optons pour les pressions politiques et le dialogue », répond M. Rouillard.

Même des phrases particulièrement dures – qui sonnent parfois comme des gifles – telles que celles prononcées dimanche soir par le président français, Emmanuel Macron, n’y font plus rien. Au premier jour du nouveau délai de quatre à six semaines accordé à la classe politique pour former le gouvernement de mission tel que préconisé par M. Macron, rien ne prête à croire à ce...

commentaires (12)

Le gouvernement invite la péripatéticienne et c'est le peuple qui continue à payer la chambre. Aoun voudrait consulter qui ? Ils sont tous là. Il a le même panier mais c'est la pioche qui va changer. Le vers est dans le fruit mon président.

Citoyen

18 h 26, le 29 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • Le gouvernement invite la péripatéticienne et c'est le peuple qui continue à payer la chambre. Aoun voudrait consulter qui ? Ils sont tous là. Il a le même panier mais c'est la pioche qui va changer. Le vers est dans le fruit mon président.

    Citoyen

    18 h 26, le 29 septembre 2020

  • Temporisons, temporisons...Nous avons tout le temps devant nous. La crise économique s'aggrave de jour en jour, l'épidémie explose, les Libanais meurent de faim, des dizaines de milliers d'élèves et d'étudiants ne reprendront pas leurs études faute de moyens, le bruit des armes enfle régulièrement, le Liban se meurt doucement...Rien ne presse en effet...

    otayek rene

    18 h 13, le 29 septembre 2020

  • Ainsi donc, le President fort Aoun recois une gifle tonitruante de la France et continue a jouer comme si de rien n'etait....

    IMB a SPO

    17 h 17, le 29 septembre 2020

  • Les réformes indispensables pour que Liban commence à sortir de la crise, ce n'est sûrement pas de commencer par dénigrer et rendre inefficace  les autorités politiques, celle du Premier ministre et celle du Président. Le souci de dialogue avec les instances politiques est une bonne initiative de la part du Président, tout à fait conforme à la Constitution. L'abolition du communautarisme et du confessionalisme ne sont pas des urgences réalisables avant la formation d'un gouvernement, Amal et le Hezbollah doivent le comprendre, grâce à l'autorité du Chef de l'Etat et du Premier ministre désigné. C'est s'écarter de la dictature et du populisme, c'est le devoir du Chef de l'Etat, pour sauver le Liban.

    dintilhac bernard

    13 h 35, le 29 septembre 2020

  • Plus il consulte et plus il réduit l’opportunité de voir naître un jour un gouvernement qui sauvera le pays. Le pire est qu’il le fait en connaissance de cause. Reste à savoir pourquoi aucune solution n’a vu le jour depuis bientôt un an pour lui accorder sa retraite anticipée et non rémunérée et le remplacer au pied levé. Nous avons la chance d’avoir le monde entier à notre chevet nous suppliant d’agir pour nous appuyer et nous continuons à attendre que ces vendus trouvent une issue alors qu’ils ne font qu'ériger des barrages en béton armé pour nous empêcher d’accéder à nos institutions qu’ils squattent tous frais payés pour nous annoncer que nous nous dirigeons et grâce à leurs prouesses vers l’enfer, alors que nous y sommes déjà depuis bien longtemps. mais vu leur train de vie que l’argent du peuple leur a offert et vu la distance qu’ils ont pris le soins de creuser entre le peuple et ce régime ils font croire que le peuple baigne dans le bonheur et prennent leur temps pour les laisser macérer dans leur misère qui ne fait que s’amplifier.

    Sissi zayyat

    13 h 19, le 29 septembre 2020

  • AOUN VEUT CONSULTER. CONSULTER QUI ?? IL N'A PAS COMPRIS ENCORE CE QUE VEUT LE HEZBOLLAH ?? ET NOUS, ON N'A PAS COMPRIS NON PLUS QUI EST AOUN ?? ON N'A PAS COMPRIS VRAIMENT QUE AOUN N'EST QU'UN MERCENAIRE VENDU À L'IRAN DEPUIS TRÈS LONGTEMPS ET QU'ON N'A PLUS RIEN À ESPÉRER DE LUI ?. POURTANT, IL PEUT CHANGER LA DONNE ET IL A LES MOYENS, MAIS QU'IL NE PEUT PAS. IL A EU CE QU'IL VOULAIT. IL EST ASSI SUR SA CHAISE ET C'EST TOUT CE QU'IL VOULAIT. POINT FINAL. VOUS VOULEZ CHANGER, IL FAUT METTRE TOUTES NOS ÉNERGIES POUR DÉTRUIRE CE MONSTRE, SI NON RIEN NE VA CHANGER TANT QU'IL SOIT LÀ ASSI À REGARDER LE PAYS S,ENFONCER DANS L,ENFER COMME IL A DIT.

    Gebran Eid

    12 h 50, le 29 septembre 2020

  • C'est le chaos maintenant. On n'a pas besoin de nouveau gouvernement, copie conforme à celui démissionnaire. Celui-ci peut continuer jusqu'à la fin du mandat Aoun.

    Esber

    11 h 27, le 29 septembre 2020

  • LORSQU,UN PAYS DEVIENT UN BORDEL MAL GERE ON DEGAGE SA PATRONNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 05, le 29 septembre 2020

  • Ce ne sera pas possible de sauver le pays avec l'arrogance et le mépris de demandes du peuple ! - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 04, le 29 septembre 2020

  • Mais comment la France compte-t-elle contraindre les protagonistes libanais à tenir leurs engagements ? « Pour le moment, nous optons pour les pressions politiques et le dialogue » Dialogue égal laisser pourrir la situation. Quand le plan A échoue on passe au plan B. Macron avec le Liban est comme Obama avec la Syrie. Que des carottes, pas de bâton. On a vu où ça mène ce genre de couardise..

    Citoyen libanais

    07 h 57, le 29 septembre 2020

  • Pourquoi au Liban, continue-t-on toujours à utiliser les méthodes qui ont échoué ? Aoun a toujours eu pour principe d'attendre des semaines pour lancer les consultations parlementaires., et ensuite pour former le gouvernement Cette façon de faire a donné aux forces politiques le temps de se concerter pour saboter le travail. Il faut les prendre de court nommer un premier ministre dans les deux jours et présenter au Parlement un gouvernement une semaine maximum après.

    Yves Prevost

    06 h 38, le 29 septembre 2020

  • "... Michel Aoun, qui soutient toujours l’initiative française, veut se concerter avec les chefs de file avant de passer à l’acte. ..." -.- Ah ouais? Il attend juste le discours du chef de l’État ce soir avant de se prononcer, tout simpement...

    Gros Gnon

    02 h 04, le 29 septembre 2020

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