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Dernières Infos - RÉCUSATION D'ADIB

Kubis : Quelle irresponsabilité !

Kubis : Quelle irresponsabilité !

Le coordonnateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis. Photo d'archives Dalati et Nohra

Le coordonnateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, a fustigé samedi "l'irresponsabilité" des dirigeants libanais, après la récusation du Premier ministre désigné, Moustapha Adib, qui a dit ne pas pouvoir former de nouveau gouvernement face aux pressions politiques, et au moment où le Liban continue de s'enfoncer dans une grave crise.

"Quel degré d'irresponsabilité, lorsque l'avenir du Liban et de sa population sont en jeu ! Politiques, avez-vous vraiment saboté cette chance unique créée par la France ?", s'est interrogé M. Kubis sur Twitter. "Quand allez-vous cesser de jouer à vos jeux habituels, de manière à écouter le cri du peuple et ses besoins, en ayant comme priorité l'avenir du Liban ?"

Moustapha Adib a annoncé peu après 11h, samedi, à l'issue d'un entretien avec le président Michel Aoun, son incapacité à former un nouveau gouvernement. Le chef de l'Etat a accepté sa récusation, et a annoncé qu'il prendra "les mesures nécessaires prévues par la Constitution".

Le 10 août, six jours après la gigantesque explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 190 morts et 6.500 blessés, le gouvernement de Hassane Diab avait démissionné, sous la pression de la rue. Moustapha Adib, qui était ambassadeur du Liban en Allemagne, avait alors été nommé pour former un nouveau cabinet, quelques heures avant l'arrivée du président français, Emmanuel Macron à Beyrouth, le 1er septembre.

Moustapha Adib était appelé à former, conformément à l'initiative française visant à sortir le Liban de sa crise, un cabinet de "mission" restreint regroupant des spécialistes indépendants. Le principal obstacle rencontré par le Premier ministre désigné dans ses tractations concernait le portefeuille des Finances, réclamé par le Hezbollah et le mouvement Amal. Ces deux formations exigent qu'une "personnalité chiite" soit nommée à la tête de ce ministère qui, selon elles, doit être exclu du principe de rotation des portefeuilles défendu par M. Adib et soutenu par plusieurs parties dont les anciens Premiers ministres sunnites, avec à leur tête Saad Hariri. Et elles exigent de proposer elles-mêmes les noms des autres ministres chiites au sein du cabinet. Il y a quelques jours, M. Hariri avait toutefois fait une ouverture, en acceptant qu'un chiite, indépendant, reste à la tête du ministère des Finances, cette fois-ci seulement.

Avec la récusation de M. Adib, le Liban est de nouveau dans l'impasse, au niveau de la formation du nouveau cabinet. Une situation d'autant plus grave que les bailleurs de fonds étrangers répètent qu'aucune aide structurelle ne sera allouée au Liban sans le lancement de réformes désormais bien identifiées.

Le coordonnateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, a fustigé samedi "l'irresponsabilité" des dirigeants libanais, après la récusation du Premier ministre désigné, Moustapha Adib, qui a dit ne pas pouvoir former de nouveau gouvernement face aux pressions politiques, et au moment où le Liban continue de s'enfoncer dans une grave crise."Quel degré d'irresponsabilité, lorsque...