Une poignée de manifestants anti-pouvoir s'est rassemblée sur la voie express du Ring, à Beyrouth, et à Saïda (Liban-sud) dans la nuit de lundi à mardi pour crier sa colère contre le président de la République, Michel Aoun, qui avait affirmé que le pays se dirigerait vers "l'enfer" si un nouveau gouvernement n'est pas formé.
"A bas le régime militaire !", "Nous, le peuple, sommes la ligne rouge", "Révolution contre Michel Aoun !", ont crié ces protestataires sur le Ring, appelant le chef de l'Etat à se retirer. "Nous irons par millions en enfer, nous les révolutionnaires", ont encore ironisé les manifestants.
بدء تحمع الثوار على الرينغ مطلوب الدعم هلق #لبنان_ينتفض #رايحين_ع_جهنم pic.twitter.com/xsPBRX5t47
— لبنان الحلم (@TheLebanonDream) September 21, 2020
A Saïda également, sur la place Elia, l'un des hauts lieux de la révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019 contre la classe politique, les manifestants ont fustigé la cherté de vie et les conditions sociales qui ne cessent de se dégrader. "Nous allons en enfer ? Comme si nous vivions déjà dans le paradis", ont scandé ces manifestants.
Dans la foulée de la double explosion du 4 août au port de Beyrouth, qui a fait 193 morts et 6.500 blessés, le cabinet de Hassane Diab a démissionné six jours plus tard. Le nouveau Premier ministre, Moustapha Adib, n'a toujours pas réussi à former son équipe, face aux partis politiques traditionnels qui, chacun, réclame une quote-part.
"Nous sommes face à une crise de formation du gouvernement qui ne devrait pas avoir lieu car les échéances qui attendent le Liban ne permettent pas de perdre une seule minute", a déclaré hier le président Aoun, devant les journalistes. "Si un gouvernement n'est pas formé, nous nous dirigeons vers l'enfer", a encore prévenu le chef de l'Etat. Une phrase qui a fait le tour des réseaux sociaux, depuis, et suscité la colère des Libanais hostiles à la classe dirigeante.
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