Ne pleure pas Beyrouth, tes ruines, ta poussière !
La terre entière, toute, s’agenouille sur tes pierres !
Qui es-tu ? Ô si belle, d’où tiens-tu tout ton charme ?
Fantastique ou réelle, tu séduis même en larmes !
Splendide, aux yeux sans rides,
Mais ancienne comme le temps,
Engloutie par le vide, chavirée par le sang,
L’éclat de tes beaux yeux fait trembler les tyrans,
Attendrit les envieux, console bise et vent !
Ton beau port n’est pas mort, il sommeille en merveille
Que de vagues amoureuses, que de coquilles vermeilles
Le couvrent somptueuses,
Sur ton triste rivage,
Du reste de leur âge !
Ne rougis pas de honte,
Tu sais, je te raconte…
De tous les coins du monde, on est venu vers toi,
Te sauver du trépas !
N’est-ce pas… Sous tes toits, que danseurs de la ronde
Sculpteurs, chanteurs, poètes, tous ensemble, pas à pas
Ont sculpté, ont dansé, chanté à ton honneur ?
Que de plumes ont coulé, que de duvets rêveurs…
Épris, émerveillés ont clamé tous en chœur :
« Tous nos rêves sont à toi,
Notre foi, notre joie !
Nos minutes et nos heures
Viennent offrir à ton cœur
Sur ton triste rivage
Le reste de leur âge ! »
Modelée, façonnée avec tant de finesse
De la première pâte tu détiens ta jeunesse !
Tu viens des mains de Dieu, des touches du Sauveur,
Tu ressembles aux cieux, éternelles tes heures !
Ne pleure pas Beyrouth, tes ruines, ta poussière !
La terre entière, toute, s’agenouille sur tes pierres !
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