Le procureur général près la cour d'appel de Beyrouth, le juge Ziad Abou Haïdar, a engagé mercredi des poursuites contre quatre personnes pour "négligence et manque de précautions", dans le cadre des procédures lancées suite à l'énorme incendie qui s'est déclaré le 10 septembre dans le port de Beyrouth. Ce sinistre n'avait fait aucune victime mais détruit plusieurs entrepôts, réduisant notamment en fumée des aides humanitaires, causant une importante pollution atmosphérique et provoquant la panique des Libanais, encore sous le choc des explosions du 4 août.
Le juge Abou Haïdar a engagé des poursuites contre trois Libanais, identifiés comme Akram Kh., Raëd N., et Mahmoud Kh., et un Palestinien, Mohammad I., suspectés d'être à l'origine du feu qui aurait été déclenché par des travaux de soudure dans un entrepôt endommagé par les explosions du port. Il a dans ce cadre demandé au premier juge d'instruction de Beyrouth d'ouvrir des enquêtes contre ces quatre personnes et "tous ceux qui s'avèrent impliqués" dans l'incendie du 10 septembre. Le procureur a encore demandé à ce que trois des quatre suspects soient placés en garde à vue.
Des sources sécuritaires ont indiqué au quotidien anglophone The Daily Star que les quatre suspects sont liés à l'entreprise Business Bay International. Selon son site internet, il s'agit d'une société de consultance en matière de qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments. Les responsabilités de cette société dans l'incendie ne sont toutefois, dans l'immédiat, pas claires.
Mardi soir, le procureur général de la République, Ghassan Oueidate, avait confié la suite de cette enquête au juge Abou Haïdar et non à la Cour de justice, chargée de l'affaire des explosions du 4 août, estimant que ces deux dossiers n'étaient pas liés. La police militaire, qui avait enquêté à la demande du juge Oueidate dans les premiers jours suivant l'incendie, avait entendu au moins une vingtaine de personnes dans le cadre de cette affaire.
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