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Économie - Crise

Les épargnants libanais pourraient ne pas récupérer tout leur argent, prévient Paris

"Nous avons senti à travers nos rencontres avec de hauts responsables français chargés de l'initiative présidentielle qu'ils étaient en faveur d'un secteur bancaire prospère", dit à Reuters un grand banquier libanais ayant participé aux discussions à Paris.

Les épargnants libanais pourraient ne pas récupérer tout leur argent, prévient Paris

Le siège de la Banque du Liban, à Beyrouth. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Il sera peut-être difficile pour les banques du Liban de tenir leur position de principe selon laquelle leurs déposants ne doivent subir aucune perte, a déclaré le diplomate français Pierre Duquesne lors d'une récente réunion consacrée aux mesures susceptibles de sauver un secteur bancaire libanais en difficulté.

Ces propos ont été tenus lors d'une rencontre le 10 septembre à Paris entre des responsables français et une délégation de l'Association des banques du Liban (ABL). Reuters a pu consulter une copie du compte-rendu de cette réunion, classé confidentiel.

La France est à la pointe des efforts internationaux pour obtenir des dirigeants libanais la mise en œuvre de réformes nécessaires à l'obtention d'une aide internationale alors que le Liban est plongé dans une profonde crise économique et financière ayant entraîné la paralysie de son secteur bancaire et le gel de la plus grande partie des comptes des déposants.

Si le fait que les déposants ne doivent supporter aucune perte est un sujet de principe pour l'ABL, il sera peut-être difficile de défendre cela jusqu'au bout, a dit Pierre Duquesne, selon ce compte-rendu, tout en ajoutant qu'il s'agissait d'un sujet de négociation. Pierre Duquesne a été chargé par le président français Emmanuel Macron de coordonner les efforts internationaux pour le Liban.

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La Banque centrale et les établissements commerciaux du Liban cherchent à éviter une "décote" sur l'épargne des libanais mais la crise financière a fait plonger la devise locale, la livre, arrimée au dollar pendant plus de 20 ans. Les titulaires de comptes en dollars doivent pour y avoir accès accepter de les échanger en livres à un taux de change inférieur à celui du marché.

Le ministère français des Affaires étrangères n'a pas fait de commentaire sur le sujet dans l'immédiat. "Nous avons senti à travers nos rencontres avec de hauts responsables français chargés de l'initiative présidentielle qu'ils étaient en faveur d'un secteur bancaire prospère", a dit à Reuters un grand banquier libanais ayant participé à ces discussions.

Une source diplomatique française a dit que ces pourparlers entraient dans le cadre des efforts destinés à mettre en œuvre la feuille de route économique pour le Liban.

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Outre ses commentaires sur les dépôts, Pierre Duquesne a évoqué une série d'autres mesures telles que la mise en place rapide d'un contrôle des capitaux et d'une consolidation du secteur bancaire dans un pays comptant 64 banques contrôlées par 32 groupes. Au sujet de la restructuration de la dette du pays, le diplomate français a là aussi réclamé un ensemble de mesures tout en jugeant qu'il n'y avait pas de solution miracle.

Les représentants de l'ABL, dont son président Salim Sfeir, ont dit que les banques libanaises étaient prêtes à se joindre à l'effort collectif pour sortir de la crise et ont notamment apporté leur soutien à un fonds permettant de mobiliser des actifs de l'Etat, selon le compte-rendu.

Il sera peut-être difficile pour les banques du Liban de tenir leur position de principe selon laquelle leurs déposants ne doivent subir aucune perte, a déclaré le diplomate français Pierre Duquesne lors d'une récente réunion consacrée aux mesures susceptibles de sauver un secteur bancaire libanais en difficulté.Ces propos ont été tenus lors d'une rencontre le 10 septembre à Paris...

commentaires (6)

Il faudrait que ceux qui ont pillé le Budget de l'Etat durant des décennies RENDENT GORGE. Sinon ce serait trop facile. Et aucune leçon ne serait donnée aux prévaricateurs!

Georges Airut

00 h 06, le 17 septembre 2020

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Commentaires (6)

  • Il faudrait que ceux qui ont pillé le Budget de l'Etat durant des décennies RENDENT GORGE. Sinon ce serait trop facile. Et aucune leçon ne serait donnée aux prévaricateurs!

    Georges Airut

    00 h 06, le 17 septembre 2020

  • Si ce ministère(Finances) passe entre des mains propres ce sera la fin des haricots ! Toutes les magouilles les transactions peu nettes les sorties d' argent bref tous les agissements ILLICITES de Amal ,Hezbollah et CPL seront livrés au grand jour ! Sinon comment expliquer cet entêtement à vouloir garder à tout prix ce portefeuille ? Ensuite ils ont la défense du Liban avec leurs armes ils ont l' intérieur avec Abass Ibrahim et la santé avec leur coopérative bidon qui soignent les chouhadas de Bachar ! Avec ce ministère le Liban est à nouveau livré à ces vassaux du grand Suzerain Iranien ! Ce sera très bien que notre Moustapha Adib retourne à Berlin car il apprendra une nouvelle technique celle du savoir casser un MUR !!!!!

    PROFIL BAS

    20 h 30, le 16 septembre 2020

  • La Justice n'a pas bougé le petit doigt en ce qui concerne le secteur bancaire depuis un an... c'est logique?? Oui c'est logique malheureusement lorsqu'on est complice des banques et gros épargnants et mafieux et politiques de tous bords et Co etc...

    Sybille S. Hneine

    17 h 43, le 16 septembre 2020

  • En clair, les calculs du gouvernement Diab étaient bons mais l'ABL a fait un lobbying de dingue, avec le soutien actif de certains parlementaires, dont Ibrahim Kanaan, pour éviter aux gros épargnants (dont les actionnaires des banques... dont plusieurs personnalités politiques) de passer à la caisse. Et voilà que l'ABL remet ça en parlant à nouveau des "actifs de l'Etat", sous-entendu: que l'Etat vende les bijoux de famille pour renflouer le secteur bancaire au lieu que ce dernier paye son aventurisme.

    Marionet

    17 h 15, le 16 septembre 2020

  • Voilà une "bonne nouvelle" pour les épargnants. Seule issue à ce marasme économique, rejoindre le camp des révolutionnaires du 17 octobre. Bientôt un an de contestation de toute sorte, et on ne voit pas une avancée tangible à part quelques démissions.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    16 h 19, le 16 septembre 2020

  • Et bien Monsieur Duquesne, les épargnants libanais ne sont pas d’accord avec votre position. La France confirme que la classe politique corrompue a pillé le pays mais admet que ce soient les épargnants qui paient. C’est une logique marxiste révolue. Vous auriez osé un seul instant faire une proposition pareille aux français, les gilets jaunes auraient saccagé l’Elysee pour beaucoup moins. Soit les politiciens rendent l’argent volé soit que tout saute, on s’en fout mais personne ne touchera à nos épargnes, la révolution éclatera dans tout le pays

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 16, le 16 septembre 2020

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