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Société - Coronavirus à Roumieh

Mises en garde contre une "catastrophe" sanitaire et sociale

L'Ordre des médecins et le Barreau de Beyrouth appellent à des "mesures immédiates et efficaces". 

Mises en garde contre une

Des détenus dans l'enceinte de la prison de Roumieh. Photo d'archives D.R.

L'annonce de la détection de cas de coronavirus au sein de la prison de Roumieh, la plus grande du Liban, a provoqué une série de réactions, alors que les établissements pénitentiaires du Liban souffrent de surpopulation, et plusieurs parties ont mis en garde samedi contre les risques de "catastrophe" sanitaire et sociale. 

Dans la matinée de samedi, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, avait confirmé l'existence de plusieurs cas de contamination au Covid-19 dans la prison de Roumieh, alors que des informations à ce propos circulaient depuis plusieurs jours dans les médias. "Il y a un défi supplémentaire, car nous avons des cas de coronavirus à la prison de Roumieh, parmi les agents des Forces de sécurité intérieure et un nombre très limité de détenus", a reconnu le ministre, lors d'une tournée dans un hôpital de Bar Élias dans la Békaa. "Nous œuvrons à assurer deux dispensaires dans la Békaa et un autre dans la capitale pour les détenus contaminés (...)", a-t-il indiqué.

Les Forces de sécurité intérieure ont précisé samedi soir que treize détenus et neuf gardiens avaient contracté le virus, que tous les prisonniers contaminés avaient été isolés et que la situation était "actuellement sous contrôle". "Les détenus ont été transférés dans un bâtiment préparé pour l'isolement, en coopération avec le ministère de la Santé, la Croix rouge internationale et l'Organisation mondiale de la Santé", ajoute le communiqué de la police, qui souligne que des sections spéciales de certains hôpitaux gouvernementaux avaient été réservées pour les détenus nécessitant une hospitalisation.

"Mesures immédiates et efficaces"
Peu avant, dans un communiqué conjoint, l'Ordre des médecins et le Barreau de Beyrouth ont estimé que les contaminations dans la prison centrale de Roumieh était "une affaire extrêmement dangereuse". "Seul un plan de lutte rapide (contre la propagation du virus, ndlr) permettrait d'éviter le pire et de protéger la santé des détenus et des personnes travaillant dans la prison, notamment les forces de l'ordre et le corps médical", ont estimé dans ce texte le président de l'Ordre, Charaf Abou Charaf, et le bâtonnier Melhem Khalaf. Ils ont dans ce cadre appelé les responsables concernés à "prendre immédiatement des mesures efficaces". "Nous sommes prêts à accompagner ces mesures et à fournir tout le soutien nécessaire", ont-ils ajouté. Les deux hommes ont encore réclamé que des mesures "sérieuses" soient prises pour faire face au problème de la surpopulation carcérale. "La propagation du virus dans les prisons risque de provoquer une catastrophe sociale qui menace toute notre société", ont-ils mis en garde. 

Pour mémoire

À Roumié et Qobbé, la colère gronde

De son côté, le député Jamil el-Sayyed, qui défend l'adoption d'une loi d'amnistie générale, a souligné dans un tweet que "dans tous les pays du monde, des détenus ont été libérés" par crainte d'une propagation du Covid-19 dans les prisons. Il a réclamé que des amnisties spéciales soient accordées via des réductions de peine pour certains prisonniers. "Pourrez-vous supporter une catastrophe dans les prisons qui serait pire que celle du port" de Beyrouth, dévasté le 4 août par une double explosion qui a fait au moins 192 morts. 

"Des centaines de vies menacées"
L'expert en prisons et spécialiste de justice criminelle Omar Nachabé a quant à lui estimé sur Twitter que l'arrivée de la pandémie dans les prisons de Roumieh et Qobbé (Tripoli) "menace la vie de centaines de détenus qui souffrent déjà de maladies pulmonaires".  Il a dans ce cadre mis en garde contre l'éventualité de "troubles sécuritaires de grande ampleur et dangereux". "Où est l'Etat", s'est encore interrogé M. Nachabé. 

Plus tôt dans la journée de samedi, des proches de détenus islamistes s'étaient mobilisés à Saïda (Sud) et Tripoli (Nord) afin de réclamer l'adoption d'une loi d'amnistie générale au Liban. A Saïda, les manifestants ont dit craindre "les risques de contagion rapide" au sein des établissements carcéraux et une "crise sanitaire dangereuse". Ils ont appelé à l'adoption d'une loi d'amnistie générale "sans exception". A Tripoli, les contestataires ont bloqué temporairement la route longeant le Sérail, réclamant que "des mesures soient prises pour protéger les détenus du Covid-19" et la libération de leurs proches.

Au début de la pandémie de Covid-19 au Liban, des émeutes avaient eu lieu dans les prisons de Roumieh et Qobbé par crainte de contaminations dans des milieux carcéraux dont les conditions sanitaires sont déjà déplorables.  Des appels avaient alors été lancés pour des libérations de détenus et la question de l'amnistie générale, réclamée depuis des années par les proches de détenus islamistes, était revenue sur le devant de la scène. Une proposition de loi d'amnistie avait toutefois échoué à être adoptée par la Chambre, fin mai. Cette question divise les différentes formations politiques concernant les différents crimes qui peuvent bénéficier d'une amnistie.


L'annonce de la détection de cas de coronavirus au sein de la prison de Roumieh, la plus grande du Liban, a provoqué une série de réactions, alors que les établissements pénitentiaires du Liban souffrent de surpopulation, et plusieurs parties ont mis en garde samedi contre les risques de "catastrophe" sanitaire et sociale. Dans la matinée de samedi, le ministre sortant de la Santé,...

commentaires (3)

Voila un exemple que "le peuple libanais" ils ne s'entendent pas trop entre eux. Il y a certains libanais qui veulent donner amnestie aux gens dans cette prison, des autres ne le veulent absolument pas. C'est pour ca que je ne crois pas trop dans le concept de 'un seul peuple libanais'.

Stes David

13 h 21, le 13 septembre 2020

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Commentaires (3)

  • Voila un exemple que "le peuple libanais" ils ne s'entendent pas trop entre eux. Il y a certains libanais qui veulent donner amnestie aux gens dans cette prison, des autres ne le veulent absolument pas. C'est pour ca que je ne crois pas trop dans le concept de 'un seul peuple libanais'.

    Stes David

    13 h 21, le 13 septembre 2020

  • TOUT LE PAYS EST EXPOSE A DES CATASTROPHES DE TOUS GENRES TANT QUE LES CLIQUES MAFIEUSES DES CORROMPUS, VOLEURS ET INCOMPETENTS Y SONT ENCORE AU GOUVERNAIL. DEGAGEZ-LES DE MALGRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 13, le 13 septembre 2020

  • Mais la catastrophe est déjà là. Elle est d’abord alimentaire, plus de 50% des libanais ne mangent pas à leur faim, ne vont plus envoyer leurs enfants dans les mêmes écoles privées, n’ont plus le moyen de se soigner correctement et j’en passe. 99% des libanais ont leur épargne confisquée par des rapaces qui par orgueil ou par incompétence n’ont pas su gérer cette épargne que les libanais leur avait confiée. Des forces armées légales tirent contre des citoyens au lieu de les défendre. Les forces armées illégales parades en toute impunité. Qu’est ce que vous voulez de plus. On savait qu’on vivait dans une république du quart monde, actuellement on vit dans une république bananière dotée d’une monnaie de chimpanzé qui ne vaut même plus son pesant de papier. Souriez, vous êtes sous écoute téléphonique et pistes dans vos déplacements

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 48, le 13 septembre 2020

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