Des dizaines de manifestants ont organisé une procession samedi, du Palais de Justice de Beyrouth en direction du palais de Baabda, répondant à de nombreux appels lancés sur les réseaux sociaux en vue d'une manifestation organisée à l'occasion du quarantième des explosions meurtrières du 4 août, l'objectif étant de demander justice pour les victimes.
"Que le peuple rende justice", pouvait-on notamment lire sur une pancarte brandie par des manifestants, selon notre correspondant sur place, Samir Moukheiber. "Il savait", est-il inscrit sur le panneau d'un autre manifestant, en référence au chef de l'Etat, Michel Aoun, qui était au courant de la présence au port de Beyrouth des matières explosives qui ont provoqué la double explosion du 4 août dernier. D'autres appelaient encore à la démission du président Aoun et du chef du législatif, Nabih Berry.
Prenant la parole devant le Palais de Justice avant le départ des manifestants, une porte-parole du mouvement de contestation a appelé les juges à se libérer de toutes les ingérences politiques. "Le peuple sera derrières vous", a-t-elle lancé. Le dossier des explosions du Port ne peut pas "se limiter au jugement de quelques fonctionnaires", a ajouté cette manifestante, appelant à traduire en justice "les présidents et ministres".
Lors du cortège, qui est passé par la rue principale du quartier de Furn el-Chebback, les contestataires ont scandé des slogans révolutionnaires, déplorant notamment qu'au Liban, "pays de miliciens", il y a "tous les jours des catastrophes".
La rue fait assumer aux dirigeants actuels, notamment au président de la République Michel Aoun, la responsabilité de la double explosion du 4 août, qui avait fait 192 morts, plus de 6500 blessés et dévasté des quartiers entiers de la ville. De l'aveu même des responsables, la déflagration est due au stockage, sans mesures de précaution, de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium dans un hangar du port.
Parallèlement à cette action anti-pouvoir, des dizaines de partisans de Michel Aoun se sont rassemblés à Baabda, sur la route du palais présidentiel, pour une contre-manifestation.
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