La présidence libanaise a démenti avoir refusé de signer un décret relevant de ses fonctions le directeur des Douanes, Badri Daher, arrêté vers la mi-août dans le cadre de l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août. Mais le palais de Baabda a toutefois précisé que le président Michel Aoun réclame qu'une telle mesure s'applique à tous les fonctionnaires détenus dans le cadre de cette enquête.
"Le président Aoun n'a pas refusé de signer le décret qui relève de ses fonctions Badri Daher. Les mesures réclamées contre lui doivent s'appliquer à tous les détenus (dans le cadre de l'affaire) en vertu du principe d'équité, écrit la présidence sur Twitter. Les fonctionnaires détenus sur ordre de la justice sont d'office relevés de leurs fonctions en vertu de la loi et des usages et ne peuvent donc se voir attribuer de nouvelles fonctions. Il y a des fonctionnaires, autres que Badri Daher, de première et deuxième catégorie, en état d'arrestation, qui ne font jusqu'à présent l'objet d'aucune mesure administrative. C'est pourquoi les mesures réclamées contre Badri Daher doivent également s'appliquer à tous, sans exception, par souci d'équité", conclut la présidence.
Badri Daher hospitalisé
Le juge d'instruction et procureur général près la Cour de justice, Fadi Sawan, en charge de l'enquête sur la double explosion du 4 août, qui a fait 192 morts et 6.500 blessés, a jusque-là lancé plus d'une vingtaine de mandats d'arrêt, entre autres contre des employés et responsables du port, dont son ancien directeur général Hassan Koraytem, le directeur général des douanes Badri Daher, le directeur général du transport maritime et terrestre Abdel Hafiz al-Kaïssi, et quatre officiers. Trois travailleurs syriens ayant effectué des travaux de soudure, quelques heures avant l'explosion dans l'entrepôt abritant le nitrate d'ammonium, font aussi partie des personnes arrêtées. C'est lors de ces travaux que se serait déclaré l'incendie déclencheur de la double explosion.
L'Agence nationale d'information (Ani, officielle), a confirmé samedi que Badri Daher a été transporté de nuit vers un hôpital du Mont-Liban, sur ordre du juge Ghassan Oueidate, après avoir souffert de troubles respiratoires en raison d'infections dans les poches nasales. La chaîne LBCI rappelle que M. Daher souffrait avant même son arrestation de ces infections. Son cas se serait aggravé ces derniers jours après avoir eu des troubles respiratoires "suite à une panne de la climatisation dans sa cellule à la prison de Rihaniyé", explique la LBCI.
Au lendemain du drame, Badri Daher affirmait à L'Orient-Le Jour "avoir alerté six fois la justice sur la dangerosité du nitrate d'ammonium, en vain". Mais le directeur des Douanes s'adressait à chaque fois au tribunal des référés, qui n'est pas compétent en la matière. Le juge en poste à l'époque le lui a d'ailleurs fait savoir à multiples reprises et transféré sa requête au service concerné du ministère de la Justice, qui n'a pas fait de suivi.
commentaires (14)
J’aimerais bien que l’auteur de l’article m’explique ce que veut dire « les poches nasales » honnêtement je ne sais pas où ça se trouve..,,
mokpo
22 h 06, le 13 septembre 2020