Donald Trump s'est vanté d'avoir "sauvé la peau" du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, accusé par le Congrès américain d'être responsable de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, selon de nouveaux extraits des entretiens accordés par le président des Etats-Unis à Bob Woodward.
"J'ai sauvé sa peau", a lancé le 22 janvier le milliardaire républicain à M. Woodward, qui publie mardi son nouveau livre "Rage". "J'ai réussi à faire en sorte que le Congrès le laisse tranquille. J'ai réussi à les stopper", a-t-il ajouté, selon ces extraits rapportés jeudi par le site d'information Business Insider.
Jamal Khashoggi, un collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien, a été assassiné en octobre 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul, où il s'était rendu pour récupérer un document. Son corps, découpé en morceaux, n'a jamais été retrouvé. Ce meurtre a plongé le royaume saoudien dans l'une de ses pires crises diplomatiques et terni l'image du prince héritier surnommé "MBS", accusé par des responsables turcs et américains d'être le commanditaire.
Les sénateurs américains, y compris le camp républicain du président, ont formellement jugé le prince "responsable" de l'assassinat. Mais Donald Trump lui a toujours dit son soutien. Lorsque Bob Woodward l'a interrogé sur ce meurtre, le président des Etats-Unis a d'abord tenté de faire diversion. "Oui, mais l'Iran tue 36 personnes par jour, alors...", a-t-il dit, selon ces extraits.
Pressé par son interlocuteur, il a finalement insisté sur les dénégations de "MBS". "Il dira toujours qu'il ne l'a pas fait", a-t-il souligné. "Il le dit à tout le monde, et franchement je suis content qu'il dise ça", "il n'a jamais dit qu'il l'avait fait". "Vous croyez qu'il l'a fait?", lui a alors demandé le journaliste. "Non, il dit qu'il ne l'a pas fait", a répondu Donald Trump. "Je sais, mais vous le croyez vraiment?" "Il dit très fermement qu'il ne l'a pas fait", a tranché le président, avant de souligner une fois de plus que l'Arabie saoudite avait dépensé des milliards de dollars en produits américains, pour justifier l'importance de préserver cet allié.
Lundi, dans un verdict définitif, un tribunal saoudien a annulé les cinq peines capitales prononcées pour cet assassinat et a condamné huit accusés non identifiés à des peines de sept à 20 ans de prison.
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