
Des pompiers luttant contre l'incendie qui s'est déclaré dans le port de Beyrouth, le 10 septembre 2020. AFP / ANWAR AMRO
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le leader des Kataëb, Samy Gemayel, opposants déclarés, s'en sont pris jeudi au pouvoir après l'énorme incendie qui s'est déclaré plus tôt dans la journée dans le port de Beyrouth, plus d'un mois après la double explosion meurtrière qui a lieu au même endroit causée par l'incendie d'une énorme quantité de nitrate d'ammonium.
Aucune précision n'était jusqu'à présent disponible sur l'origine de cet incendie, qui a pris dans un entrepôt renfermant des pneus et des huiles de moteurs.
"Tant que cette clique en bois reste attachée aux rênes du pouvoir, nous serons tous les jours secoués par une triste nouvelle. Mais, malgré tout leur mauvais présage, nous continuerons jusqu'à débarrasser le pays d'eux", a écrit M. Geagea sur Twitter.
"Comment un incendie peut-il se déclarer malgré la présence de l'ensemble des services de sécurité et judiciaires sur les lieux du crime du port (du 4 août dernier) ?", s'est interrogé de son côté M. Gemayel. "Ce qui s'y passe, avec la présence de ce système de négligence, de corruption et de tromperie qui s'effondre à toutes les niveaux, est suspect. Nous appelons les Nations unies à prendre la main sur les investigations, surtout après l'incendie d'aujourd'hui", a-t-il conclu.
La double déflagration du 4 août, qui a fait jusque-là 192 morts, plus de 6.500 blessés et dévasté des quartiers de Beyrouth, a été provoquée selon les explications officielles par un incendie qui s’est déclaré dans un hangar dans lequel étaient stockées, sans précaution, 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium. De nombreux responsables, le président de la République Michel Aoun compris, ont reconnu avoir été informés de la présence dans le port de ces matières dangereuses, ce qui a provoqué la colère des Libanais qui réclament que justice soit faite. Une enquête locale est en cours, mais son impartialité et son efficacité sont remises en question par de nombreux Libanais et des observateurs. Le chef de l’État, Michel Aoun, avait estimé le 7 août qu’une enquête internationale risquait de "diluer la vérité" sur les raisons des explosions.
Les plus commentés
BDL : le jeu dangereux de Joseph Aoun
Naïm Kassem : La résistance continue par sa présence et sa sagesse
Au Liban-Nord, le massacre d’oiseaux migrateurs se poursuit en toute impunité