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Société - solidarité

Les étudiants libanais du campus de Sciences Po à Menton se mobilisent pour Beyrouth

Au programme, trois initiatives majeures : une collecte de dons, la prise en charge d’une rue et le réaménagement du service de pédiatrie de l’hôpital de la Quarantaine.

Les étudiants libanais du campus de Sciences Po à Menton se mobilisent pour Beyrouth

Les trois initiatives sur lesquelles les étudiants comptent plancher. Photo tirée du site web de l’association https://www.sciencespomedliban.fr

Les étudiants libanais du campus de Sciences Po à Menton (Côte d’Azur), dont la spécialisation porte sur la zone Méditerranée, ont recueilli ces dernières semaines plus de 500 kilos de dons en faveur de leurs compatriotes sinistrés, après la double explosion tragique au port de Beyrouth le 4 août. Leur projet à volets multiples ne s’arrête pas là toutefois. L’action menée par l’association étudiante fraîchement créée « Sciences Po Med Liban » est également focalisée sur la prise en charge d’une rue affectée par le drame du 4 août et celle de l’aile pédiatrique détruite de l’hôpital de la Quarantaine. C’est au lendemain de la double explosion que les étudiants libanais du campus se sont rassemblés pour créer l’association « Sciences Po Med Liban » dans le but immédiat de sensibiliser les acteurs locaux tant civils que gouvernementaux de la Côte d’Azur afin qu’ils viennent en aide à Beyrouth. L’association a centralisé les efforts de soutien au Liban des Azuréens pour faciliter notamment l’acheminement de leurs dons. C’est d’ailleurs avec l’aide de la société internationale de transports CMA CGM, connue pour son attachement à la coopération franco-libanaise, que les étudiants espèrent pouvoir expédier la demi-tonne de vêtements, médicaments et autres dons en tous genres qu’ils continuent en permanence à accueillir sur leur campus.

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« La mobilisation des résidents de la région à été incroyable. Je suis certain que les centaines de kilos qu’on a pu recevoir jusqu’à présent feront une grande différence sur le terrain », a déclaré Joseph Moussa, un des étudiants libanais, remerciant du fond du cœur toutes les personnes qui on contribué à cette collecte. Deux autres initiatives sont pensées à long terme : les étudiants ont choisi de venir en aide aux habitants de la rue Nor Hadjen, adjacente à la rue d’Arménie, à Mar Mikhaël, et située dans un quartier défavorisé gravement touché par la déflagration. Le projet portera sur la réhabilitation de la rue avec une focalisation particulière sur les premières nécessités, c’est-à-dire l’hygiène sanitaire et l’isolation, ainsi que l’étanchéité des bâtiments pour affronter le froid cet hiver. Avec le béton, la menuiserie, la verrerie et les travaux électromécaniques à entreprendre, les étudiants estiment le coût de l’opération à un peu plus de 40 000 dollars par immeuble dans une rue qui en compte 22, espérant pouvoir s’occuper d’un maximum de bâtiments. L’aspect patrimonial n’en est pas pour autant négligé par les étudiants, qui ont à cœur de restaurer les bâtisses avec l’aide de The Association of World of Art and Heritage (l’Association du monde de l’art et du patrimoine) et d’une équipe d’architectes et d’ingénieurs afin de préserver l’identité et la culture de Beyrouth. De cette façon, le tissu social beyrouthin pourra être également conservé et les résidents de la rue seraient encouragés à ne pas vendre leurs logements, évitant par là que ceux-ci soient rachetés pour être démolis et remplacés par des tours comme en de trop nombreux endroits de la capitale.

D’autre part, les membres de Sciences Po Med Liban ont décidé de participer financièrement et matériellement aux efforts de reconstruction du service pédiatrique de l’hôpital de la Quarantaine. Pour cette tâche, l’association a choisi de collaborer avec Assameh-Birth & Beyond, une ONG locale créée en 2014 qui avait fondé le Centre Carlos Slim pour l’enfance à l’hôpital gouvernemental de la Quarantaine avec l’aide financière du milliardaire mexicain d’origine libanaise. Ce centre se chargeait, avant la double explosion, d’offrir des soins à près de mille enfants malades par an. « Tout a été détruit en une fraction de seconde : murs abattus, faux plafonds écroulés… Les bébés ont heureusement été sauvés par miracle, protégés par leurs couveuses », raconte Kim Sacy, membre à la fois de Sciences Po Med Liban et de l’ONG libanaise. « Je travaille avec Assameh-Birth & Beyond depuis 2015. J’ai été témoin du nombre d’enfants pris en charge sans aucune discrimination, du nombre de vies sauvées », se félicite-t-elle, avant d’ajouter : « C’est d’un second miracle que nous avons à présent besoin pour tout reconstruire. »


L’action de Sciences Po Med Liban est localisée avec des étudiants perpétuellement sur le terrain, même si d’autres travaillent depuis le campus azuréen. « Elle est surtout efficace, directe et transparente », confie Yasmina Touaiba, directrice du campus de Menton. À ses yeux, ces trois critères sont absolument essentiels. Les étudiants assurent dans ce contexte que l’évolution des trois initiatives sera continuellement communiquée sur internet de façon à ce que tout éventuel donateur puisse suivre et observer les résultats de ses dons.

Pour mener à bien leurs projets, les étudiants misent sur l’aide du puissant réseau Sciences Po à travers les anciens de l’université qui occupent de prestigieuses fonctions dans les secteurs privé et public du monde entier, mais ils comptent aussi sur celle de toute personne désirant contribuer à une noble cause qui est celle d’aider le peuple libanais à surmonter ce drame.

Les étudiants libanais du campus de Sciences Po à Menton (Côte d’Azur), dont la spécialisation porte sur la zone Méditerranée, ont recueilli ces dernières semaines plus de 500 kilos de dons en faveur de leurs compatriotes sinistrés, après la double explosion tragique au port de Beyrouth le 4 août. Leur projet à volets multiples ne s’arrête pas là toutefois. L’action menée par...

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