Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, sous le feu des critiques depuis l'aggravation de la crise économique dans le pays, a affirmé ne pas vouloir démissionner, annonçant avoir "une stratégie pour sortir" le Liban de cette crise.
Dans un entretien accordé à la journaliste Hadley Gamble, de la chaîne CNBC, le gouverneur de la Banque centrale dément ainsi des rumeurs qui circulent sur une volonté de démission de sa part. "Je ne veux pas démissionner, car je poursuis avec ce que j'ai en tête, une stratégie pour sortir de cette crise, et je suis désolé des rumeurs qui circulent tous les jours sur ma démission", a affirmé M. Salamé.
"Qu'est-ce qui constituerait pour vous un signal pour votre départ ?", lui demande alors la journaliste. "(...) Les Libanais ne devraient pas croire que c'est la Banque du Liban qui est responsable de cette situation, se défend M. Salamé. Nous n'avons pas créé le déficit (budgétaire, NDLR), nous avons toujours appelé à une réduction de ce déficit. Nous n'avons pas non plus créé le déficit de la balance courante (la somme entre la balance commerciale, celle des revenus et celle des transferts courants), ces deux déficits ayant abouti durant les cinq dernières années à une perte de 81 milliards de dollars. Ce n'est pas la Banque centrale qui a créé ces deux déficits", se défend-t-il. Ce à quoi la journaliste lui rétorque : "Mais ne pensez-vous pas que vous avez permis l'accumulation de ces déficits ?". "La Banque centrale a le devoir de maintenir la stabilité et la continuité sur le marché du crédit, lui répond Riad Salamé. Nous avons mis en place des régulations qui ont permis de maintenir durant 27 ans ce pays à flot, malgré les guerres, les assassinats et les conflits civils", a-t-il ajouté.
Lebanon’s Central Bank Governor tells me “I don’t want to resign” because I have a strategy to get out of this crisis. My exclusive interview with Riad Salameh @CNBCi @CNBCMiddleEast pic.twitter.com/pc0kaoTtvR
— Hadley Gamble (@_HadleyGamble) September 8, 2020
La double explosion du 4 août dans le port de Beyrouth, qui a fait plus de 190 morts et plus de 6 500 blessés et dévasté une grande partie de la ville, est venue s'ajouter à une crise économique et financière aiguë. Riad Salamé, figure auparavant vantée pour avoir su maintenir la valeur de la livre libanaise à un taux stable, fait depuis le déclenchement de la révolte populaire du 17 octobre 2019 l'objet de critiques virulentes de la part d'une frange de la population, ainsi que de plusieurs responsables politiques. Il est ainsi accusé par ses détracteurs d'être l'un des principaux responsables du marasme économique actuel du pays du Cèdre et d'avoir accordé une couverture à la corruption de l'élite au pouvoir.
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VOUS ALLEZ TOUS DEGUERPIR A COUPS DE PIEDS...
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 51, le 08 septembre 2020