Tensions lors d'une manifestation de partisans du CPL "pour la vérité"

Quelques dizaines de partisans du Courant patriotique libre ont manifesté lundi pour que la vérité soit faite concernant les causes de la double explosion du port de Beyrouth, sur un appel du parti. Un rassemblement marqué, dès ses débuts, par des tensions entre les partisans aounistes et d'autres manifestants. Des coups de feu ont notamment été entendus.

Les contestataires, dont certains étaient arrivés en bus de Batroun (Nord), selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), se sont rendus de la gare autoroutière Charles Helou au port. "Faites payer les vrais criminels", pouvait-on lire sur une banderole brandie par les contestataires, tandis que d'autres protestataires tenaient à bout de bras des portraits des victimes.

A leur arrivée à Beyrouth, des partisans aounistes ont dit avoir été agressés, au niveau du quartier de Mar Mikhaël, et leurs voitures vandalisées. Une personne a par ailleurs tiré des coups de feu dans ce quartier. Le tireur n'a pas été identifié, mais l'armée a procédé à plusieurs arrestations, selon la chaîne locale d'informations LBCI.
Une contre-manifestation a été organisée parallèlement par des personnes se revendiquant du soulèvement du 17 octobre, dans le quartier de Gemmayzé.

De nombreux responsables libanais ont reconnu avoir été mis au courant de la présence, depuis 2014, des 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium qui ont, selon les explications officielles, soufflé Beyrouth après un incendie déclaré dans le hangar où elles étaient stockées sans précaution. Le président de la République, Michel Aoun, refuse qu'une enquête internationale soit menée, affirmant que celle-ci "diluerait la vérité". Une enquête nationale est donc en cours, menée toutefois avec le soutien d'experts français et du Federal Bureau of Investigation (FBI) américain. La double explosion du 4 août a fait, selon le dernier bilan disponible, 190 morts et 6.500 blessés.