Audi : Le Liban se perd et il n'y a pas de lueur d'espoir

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, a dressé un tableau sombre du Liban qui ne cesse de s'enfoncer dans une grave crise économique et sociale, aggravée par la double explosion qui a ravagé le 4 août le port de Beyrouth, tuant 190 personnes et faisant plus de 6.500 blessés et 300.000 sans abris.

"Le Liban, la perle de cet Orient, peut-être la seule démocratie de la région, se perd, et il n'y a pas de lueur d'espoir. Le peuple gémit de pauvreté et les catastrophes s'enchaînent", a déploré Mgr Audi, lors de son homélie dominicale. "Le spectre de l'émigration est de retour car les jeunes de ce pays ne voient plus en lui une patrie, mais plutôt un bourreau qui leur a volé leurs vies et leur joie, ainsi que l'avenir auquel ils rêvaient", a regretté le dignitaire chrétien. "(...) Les statistiques sur les familles qui émigrent sont effrayantes, mais les responsables n'en ont cure, car leurs intérêts semblent plus importants que la population", a fustigé Mgr Audi.

Le métropolite de Beyrouth critique régulièrement, et sans ambages, la classe politique.