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Dernières Infos - Liban

Raï plaide pour "un gouvernement d'urgence réduit doté des prérogatives nécessaires"

Raï plaide pour

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Photo Ani

Le patriarche maronite, Béchara Raï, a appelé dimanche, lors de son homélie à Dimane, à la formation d'"un gouvernement d'urgence réduit avec les prérogatives nécessaires" pour mener à bien sa mission, trois mois après la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août.

"Nous n'accepterons pas de compromis aux dépens de l'entité libanaise et nous demandons un gouvernement d'urgence réduit avec les prérogatives nécessaires", a plaidé le chef de l'Eglise maronite, à la veille des consultations parlementaires contraignantes convoquées par le président de la République, Michel Aoun, et à l'issue desquelles un nouveau Premier ministre devrait être désigner pour former son équipe. 

Ces consultations interviennent trois semaines après la démission du cabinet de Hassane Diab, six jours après la double explosion du 4 août au port de Beyrouth et qui a tué 190 personnes, blessés 6.500 autres et ravagé de larges pans de la capitale, suite, selon la version officielle, à un incendie qui a touché un stock de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium qui n'était pas sécurisé depuis 2014.

En outre, le patriarche maronite est revenu à la charge contre les armes illégales, dans une allusion à l'arsenal du Hezbollah. "Nous demandons à l'Etat de ramasser les armes illégales et de contrôler toutes les armes, sous la houlette de l'armée et de la décision politique", a en outre plaidé Mgr Raï, dans une franche critique au Hezbollah, sans aller toutefois jusqu'à le nommer. "La décision de guerre et de paix revient au Conseil des ministres aux deux-tiers des voix, en vertu de l'article 65 de la Constitution. Personne d'autre que lui n'a le droit d'en décider, et ce afin de préserver les vies des citoyens, la paix civile et la sécurité intérieure", a ajouté le chef de l'Eglise maronite. 

Dans son homélie de dimanche dernier, le patriarche avait évoqué "des caches d’armes installées illégalement au cœur des quartiers résidentiels" et qui devraient selon lui être perquisitionnées après le signal d’alarme donné par l’explosion du 4 août, que de nombreuses personnes lient à la présence d'armements du Hezbollah dans le port. Cet homélie a provoqué une réponse du quotidien al-Akhbar, considéré comme proche du Hezbollah, qui a accusé le dignitaire maronite de "faire la promotion de la paix avec l’ennemi israélien". Mgr Raï s'est défendu de ces accusations il y a quelques jours.

En outre, le patriarche a évoqué les récents incidents sécuritaires en plusieurs régions libanaises, qui font craindre des dérapages de plus grande ampleur. "Chaque semaine, nous sommes témoins de tragédies d'assassinats viles", a déploré Mgr Raï, en parlant des échanges de tirs à Khaldé, jeudi dernier, et qui ont fait deux morts et plusieurs blessés. "Seul Dieu est le maître de la vie et de la mort", a-t-il affirmé. 

Jeudi, une rixe opposant des partisans chiites du Hezbollah et des membres sunnites des tribus arabes à Khaldé, dans le caza de Aley, sur fond de déploiement de banderoles de Achoura et de drapeaux, a dégénéré, faisant deux morts. De nombreux contacts politiques, notamment entre le Hezbollah et le courant du Futur, par l'entremise du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avaient ensuite permis un retour au calme. Ce vendredi, les tribus arabes de Khaldé ont dénoncé un "massacre éhonté" mené par le Hezbollah mais jeudi soir, une source du parti chiite, citée par la chaîne locale d'information LBCI, avait démenti toute implication de la formation chiite dans ces affrontements.

Enfin, Mgr Raï est revenu à la charge pour défendre la neutralité du Liban par rapport aux conflits régionaux, une bataille qu'il mène ces derniers mois, tout en multipliant les critiques contre le Hezbollah, le pouvoir et, plus largement, contre la classe politique. Dans ce contexte, le patriarche a évoqué dimanche "les armes aux mains de l'Etat, l'abstention du Liban de prendre part à des alliances et des conflits politiques et des guerres régionales et internationales (...), et la défense des droits de l'Homme au Liban", comme étant trois composantes complémentaires de la neutralité active.

Le patriarche maronite, Béchara Raï, a appelé dimanche, lors de son homélie à Dimane, à la formation d'"un gouvernement d'urgence réduit avec les prérogatives nécessaires" pour mener à bien sa mission, trois mois après la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août."Nous n'accepterons pas de compromis aux...