
Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur Twitter montrant un tireur portant une arme automatique dans une rue de Khaldé, le 27 août 2020.
Au moins deux personnes sont mortes et dix autres ont été blessées jeudi dans une rixe armée à Khaldé, au sud de Beyrouth, entre des partisans du Hezbollah (chiite) et des habitants sunnites (des tribus arabes) du secteur de Khaldé, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire. Les violences se sont déclenchées en fin d'après-midi sur fond de déploiement de banderoles de Achoura (plus importants rituels chiites commémorant la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, au cours de la bataille de Kerbala en 680) et de drapeaux par des partisans du Hezbollah sur des poteaux électriques. "Ceci a suscité l'ire des habitants sunnites, a affirmé la source. L'échauffourée a vite dégénéré en un échange de tirs nourris entre les deux camps, faisant deux morts et dix blessés".
Sur plusieurs vidéos, on pouvait voir au moins une personne tirer avec une arme automatique dans les rues de la localité après l'affichage des banderoles.
خلدة ترحب بكم pic.twitter.com/2MBYMFbg25
— إبراهيم (@thegodfatherr01) August 27, 2020
L'armée, qui s'est déployée en masse et a bouclé le secteur, a annoncé, en début de soirée, avoir circonscrit l'incident. Elle a ajouté avoir arrêté quatre personnes, dont deux de nationalité syrienne, impliquées dans les affrontements et poursuivre celles qui sont toujours en fuite.
Le calme a cependant été de courte durée et la situation s'est de nouveau tendue durant la soirée, quand des éléments armés ont mis le feu au centre Chebli, dans lequel se trouve le supermarché Rammal, à Khaldé. Des échanges de tirs aux armes automatiques et aux lance-roquettes ont suivi. Par ailleurs, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, des personnes de passage à bord de leurs voitures ont été tabassées par des hommes armés.
Parallèlement, au Akkar, dans le Nord, des membres de tribus arabes ont coupé des routes en guise de solidarité avec ceux de Khaldé. Et l'autoroute en direction de Beyrouth a été coupée au niveau de Saaydiyate et Damour à l'aide de pneus enflammés.
Contacts entre Hezbollah et Futur
L'intervention de la troupe à Khaldé a d'abord été réclamée par le Parti démocratique libanais, du député druze Talal Arslane, qui a notamment demandé qu'un barrage militaire fixe soit installé dans le secteur. M. Arslane a également "contacté les partis politiques influents dans la région pour circonscrire l'incident, aboutir à un cessez-le-feu et laisser l'armée rétablir le calme", selon un communiqué du bureau de presse du parti. Le député druze a aussi été contacté par le président, Michel Aoun, ainsi que par le leader druze Walid Joumblatt et le chef des Marada, Sleiman Frangié.
Selon des informations rapportées par la chaîne locale LBCI, des contacts ont été menés entre le Hezbollah et le courant du Futur (sunnite de Saad Hariri), par l'entremise du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, pour que les personnes armées se retirent des rues. La médiation aurait abouti vers 23h00, et un calme précaire semblait revenu. Une source du Hezbollah, citée par la LBC, a dans ce cadre démenti une implication de la formation chiite dans ces affrontements, ajoutant que le Hezb "oeuvre à rétablir le calme".
Le courant du Futur avait un peu plus tôt publié un communiqué dans lequel il affirme avoir "suivi les incidents sécuritaires dangereux dans la région de Khaldé", ajoutant que ses cadres ont pris contact avec l'armée et les forces de sécurité afin qu'elles prennent toutes les mesures nécessaires pour rétablir la sécurité dans la région. Le courant haririen "condamne ces incidents et appelle les habitants à répondre aux directives de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, observer le plus haut degré de retenue et coopérer avec l'armée et les forces de sécurité", ajoute le texte.
"La route vers le Sud et la sécurité des citoyens de la région de Khaldé et de ses environs sont au-dessus de toute considération. Il est interdit à toute partie politique ou communautaire de semer le désordre dans la rue et dans la région qui sont à tous", a écrit pour sa part Walid Joumblatt sur son compte Twitter.
Le président du conseil chérié des cheikhs et tribus arabes au Liban, Karam Daher, a, lui, appelé dans un communiqué "l'armée et les forces de de sécurité à intervenir à Khaldé pour préserver la paix civile". "Nous appelons également nos frères de la région à faire preuve de retenue et à ne pas permettre aux porteurs d'armes illégales de mettre en œuvre des objectifs politiques et sécuritaires au détriment des habitants", a-t-il ajouté.
L'assemblée des tribus arabes a également réagi d'une manière violente assortie de menaces : "En tant que tribus arabes, nous avons toujours mis en garde contre les guerres de rue, et contre les groupes relevant du Hezbollah qui œuvrent à provoquer des séditions, mais en vain", selon un communiqué. "Nous n'accepterons pas que des tueurs viennent ternir notre réputation, et la côte libanaise n'est pas une scène de règlements de comptes. Les tribus de Khaldé ne seront pas complaisantes avec l'occupant, ses drapeaux mensongers et ses bannières, et n'ont pas besoin d'une cour internationale pour récupérer leurs droits", ajoute le texte.
Il y a tout juste une semaine, une dispute similaire avait déjà éclaté à Khaldé, lorsque des jeunes avaient enlevé des drapeaux commémorant Achoura. Plusieurs incidents liés aux préparatifs de cette commémoration ont eu lieu ces dix derniers jours, dans différentes localités du pays.
Le Liban est en train de payer cher son Accord du Caire de 1969 qui a consacre l'abdication de l'autorite de l'Etat face aux voyous de l'OLP et grace a l'appui de la majorite de la population qui croyait encore au Pere Noel et a la liberation de la Palestine. Ca suffit, faudrait nettoyer toute la clique au pouvoir et recommencer a ZERO.
17 h 43, le 28 août 2020