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Politique - Enquête et bilan

Les mandats d’arrêt désormais au nombre de quatre

Le bilan des tués continue de s’alourdir, totalisant hier 181 morts.


Les mandats d’arrêt désormais au nombre de quatre

« De mon cœur, un salut de paix à Beyrouth », peut-on lire sur cette affiche, place des Martyrs. Joseph Eid/AFP

Alors que les corps des victimes de la double explosion du port de Beyrouth continuent d’être retirés des décombres et que la liste des morts n’en finit pas de s’allonger, l’enquête menée par le juge Fadi Sawan semble progresser. Ainsi, le juge d’instruction et procureur général près la Cour de justice, le tribunal pénal chargé du dossier, a émis hier deux nouveaux mandats d’arrêt, l’un à l’encontre du directeur du service des manifestes du port, Nehmé Brax, et l’autre à l’encontre de Johnny Gergès, un employé au port. Les deux hommes avaient auparavant été longuement interrogés par le juge. Rappelons que le juge Sawan avait déjà émis un mandat d’arrêt mardi contre le directeur général du port, Hassan Koraytem (qui a été remplacé depuis par Bassem el-Kaïssi), et un autre, lundi, contre le directeur général des douanes, Badri Daher.

Toujours sur le plan juridique, une note d’information a été déposée devant le bureau du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, contre le président Michel Aoun et le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab. Ces derniers sont accusés par l’avocat Majed Harb, qui a déposé cette note, « de ne pas avoir respecté leurs obligations, ce qui a provoqué la mort de centaines de personnes et fait des milliers de blessés ». Le chef de l’État et M. Diab avaient été mis au courant, via un rapport de la Sécurité de l’État qui leur avait été envoyé le 20 juillet, des risques posés par les milliers de tonnes de nitrate d’ammonium stockées de manière négligée dans un hangar nécessitant des travaux d’entretien.


Les sept tués parmi les ouvriers et employés du silo. Photo publiée hier par le syndicat des ouvriers et employés du silo


Le décompte macabre se poursuit...

Entre-temps, le bilan des tués continue de s’alourdir, atteignant hier 181 morts selon une source du ministère de la Santé. Sans compter plus de 6 500 blessés et une vingtaine de personnes toujours portées disparues.

Hier, la dépouille mortelle de Ghassan Hasrouty, un employé du port porté disparu depuis le 4 août, a été découverte. Sa famille a officiellement annoncé son décès dans la matinée, après quinze jours de recherches menées par la Défense civile. La confirmation de sa mort porte à sept le nombre d’employés et d’ouvriers des silos disparus dans cette tragédie, ainsi que l’a annoncé hier leur syndicat. Outre Ghassan Hasrouty, les victimes sont Hussein Bachar, Hassan Haïdar, Chaouki Allouche, Khalil Issa, Joe Andoun, Joe Akiki et Walid Sebaaly. Une autre dépouille mortelle, celle de Joe Bou Saab, un membre de l’équipe de pompiers dépêchés au port pour éteindre l’incendie déclaré avant la déflagration, a aussi été découverte sur les lieux. La Défense civile a confirmé dans la journée que les recherches pour retrouver les disparus se poursuivaient.

Et deux personnes, grièvement blessées le jour du drame, ont succombé hier à leurs blessures. L’une d’elles est Élias el-Khoury, un adolescent de quinze ans originaire de Jdeydet Marjeyoun et qui habitait près du port. Il est décédé mardi soir après deux semaines d’hospitalisation. Sa disparition a provoqué une vive émotion sur les réseaux sociaux. Il se trouvait apparemment sur le balcon de son appartement lors de la déflagration. Un autre blessé, Chaouki Merheb, la soixantaine, a également succombé à ses blessures et a été enterré hier dans son village natal de Houmal.

Pour soutenir les habitants de Beyrouth et le peuple libanais en général après la destruction des infrastructures portuaires et de milliers de bâtiments, les aides de la communauté internationale continuent d’affluer par voies maritime et aérienne. Des avions contenant des aides humanitaires, notamment de la farine, du matériel médical et des matériaux de construction, ont atterri ces dernières heures, en provenance notamment du Maroc, des Émirats arabes unis, d’Égypte, des États-Unis et de Grande-Bretagne. Un navire du Programme alimentaire mondial (PAM) contenant une cargaison de farine est également arrivé dans le port de Beyrouth, a annoncé l’armée libanaise. L’ambassade des Émirats arabes unis à Beyrouth a de son côté annoncé le lancement d’une nouvelle initiative humanitaire afin d’offrir des soins de santé et de rééducation physique aux personnes blessées.

Alors que les corps des victimes de la double explosion du port de Beyrouth continuent d’être retirés des décombres et que la liste des morts n’en finit pas de s’allonger, l’enquête menée par le juge Fadi Sawan semble progresser. Ainsi, le juge d’instruction et procureur général près la Cour de justice, le tribunal pénal chargé du dossier, a émis hier deux nouveaux mandats...

commentaires (1)

En 2005 l'organisation terroriste se réclamant d'Allah a assassiné Rafic Hariri et 21 personnes; attentat suivi de l'élimination de personnalités souverainistes et du capitaine Wissam Eid enquêtant sur son crime En 2020 l'explosion de son stock de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth a fait 180 morts, 6000 blessés, 300000 sans-abris et détruit une grande partie de Beyrouth en particulier de ses quartiers chrétiens. C'est le Hezbollah et non les autorités portuaires qui est le principal responsable de la catastrophe. Sera t'il poursuivi en justice par les victimes et les compagnies d'assurance et condamné a payer des dommages et intérêts aux victimes ?

Tabet Ibrahim

09 h 50, le 21 août 2020

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Commentaires (1)

  • En 2005 l'organisation terroriste se réclamant d'Allah a assassiné Rafic Hariri et 21 personnes; attentat suivi de l'élimination de personnalités souverainistes et du capitaine Wissam Eid enquêtant sur son crime En 2020 l'explosion de son stock de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth a fait 180 morts, 6000 blessés, 300000 sans-abris et détruit une grande partie de Beyrouth en particulier de ses quartiers chrétiens. C'est le Hezbollah et non les autorités portuaires qui est le principal responsable de la catastrophe. Sera t'il poursuivi en justice par les victimes et les compagnies d'assurance et condamné a payer des dommages et intérêts aux victimes ?

    Tabet Ibrahim

    09 h 50, le 21 août 2020

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