Le port de Beyrouth, dévasté par les explosions meurtrières du 4 août à l'instar de nombreux quartiers de la capitale "a les capacités d'accueillir tous les navires" arrivant au Liban, a déclaré mercredi le nouveau directeur de l'infrastructure portuaire, Bassem el-Kaissi, qui a précisé qu'au cours de la semaine écoulée, près de 9.000 conteneurs ont été déchargés dans le port.
"Entre le 11 et le 18 août, 8.703 conteneurs ont été déchargés au port", a annoncé M. Kaissi. "Vingt et un cargos et six navires internationaux ont accosté pendant cette semaine, permettant l'importation de 1.050 tonnes de marchandises, principalement du blé et du fer", a précisé le responsable, nommé dernièrement pour remplacer l'ancien directeur de la Compagnie du port, Hassan Koraytem, arrêté dans le cadre de l'enquête concernant la double explosion.
"Pleine capacité"
Lors d'une conférence de presse, Bassem el-Kaissi a remercié l'armée libanaise, qui a assuré le déblaiement de plusieurs quais du port, ce qui a permis leur rapide remise en opération. "Le port fonctionne à pleine capacité pour accueillir tous les navires", a-t-il déclaré.
Le port de Beyrouth constitue une infrastructure essentielle pour le Liban, qui importe 80% de ses produits alimentaires de l'étranger, et alors que les ports des autres grandes villes comme Saïda, Tyr et Tripoli, ne disposent pas une capacité d'accueil suffisante par rapport aux infrastructures beyrouthines. Le terminal conteneurs du port de Beyrouth, situé au quai n°16 et sur lequel se trouvent 16 grues géantes capables d’intervenir sur l’ensemble des bâtiments, étant localisé à près de 1,5 km de l’explosion, il a pu être relativement épargné, tout comme d’autres éléments du port, dont les sols et les quais, ce qui permet une reprise rapide du trafic maritime arrivant dans la capitale libanaise.
De nombreux navires étrangers ont par ailleurs appareillé dans le port, transportant des vivres, du matériel médical ou des matériaux de construction, alors que la communauté internationale s'est fortement mobilisée ces deux dernières semaines pour venir en aide aux habitants de la capitale libanaise. Plusieurs avions ont par ailleurs atterri mardi matin afin d'apporter également des aides, notamment en provenance du Maroc, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.
La déflagration du 4 août, qui a fait selon un dernier bilan toujours provisoire au moins 177 morts et encore des dizaines de disparus ainsi que 6.500 blessés, a été causée, selon les explications officielles, par un incendie dans un hangar du port contenant 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées sans précaution depuis 2014.
commentaires (3)
A propos, ce M. el Kaissi, où était-il entre 2013 et 2020? Était-t-il au courant du contenu du hangar 12? Pourquoi n’est-il pas intervenu?
Gros Gnon
21 h 05, le 19 août 2020