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Économie - Infrastructures

Trois jours après la catastrophe, le diagnostic du port de Beyrouth plus optimiste qu’au départ

Selon plusieurs sources proches de l’infrastructure, le terminal pourrait même commencer à fonctionner a minima « dans les prochains jours » si les différentes opérations lancées pour le garantir progressent comme prévu.

Trois jours après la catastrophe, le diagnostic du port de Beyrouth plus optimiste qu’au départ

Le port de Beyrouth, le 7 août 2020. Joseph Eid/AFP

Le port de Beyrouth, soufflé en même temps qu’une grande partie de la capitale mardi par deux explosions dont les origines n’ont pas encore été déterminées, pourrait recommencer à accueillir des navires plus tôt que prévu, alors que les premiers diagnostics n’envisageaient pas de reprise d’activité avant au moins deux à trois semaines.

Selon plusieurs sources proches de l’infrastructure, le terminal pourrait même commencer à fonctionner a minima « dans les prochains jours » si les différentes opérations lancées pour le garantir progressent comme prévu. « L’activité au port de Beyrouth est liée à la crise économique et financière que traverse le pays et il n’est pas nécessaire que l’ensemble des équipements soient tous opérationnels tout de suite pour que le port recommence à accueillir des navires, surtout si une partie du trafic est absorbée par le port de Tripoli, le second du pays après Beyrouth. Si le quai fonctionne déjà avec deux ou trois grues, ce sera suffisant pour redémarrer », déclare à L’Orient-Le Jour l’une des sources interrogées. Une troisième source, spécialisée dans le transport maritime, estime toutefois qu’il est bien trop prématuré de tirer des conclusions sur l’état des sous-sols après le choc. « Il faut faire des tests approfondis pour vérifier si les sous-sols sont en mesure de supporter la pression, s’il n’y a pas de fissure, etc., et écarter tout risque d’effondrement. Cela pourrait prendre du temps », juge-t-elle.

Prudence

Les causes de l’optimisme partagé par une partie des acteurs s’affairant autour du port reviennent aux constatations faites sur place depuis mardi. « Les observations sur le terrain ont permis de constater qu’une partie du choc de la dernière et plus forte explosion avait été absorbée par la mer et les silos à grain – pour le coup complètement détruits. Le terminal conteneurs, situé au quai n° 16 et qui accueille les 16 grues géantes capables d’intervenir sur l’ensemble des bâtiments, est localisé à près de 1,5 km de l’explosion et a donc été relativement épargné, tout comme d’autres éléments du port, dont les sols et les quais », expose une des sources interrogées.

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« Les tests ont commencé sur deux des grues (n° 7 et n° 11). Mais tout semble pour l’instant indiquer que ces dernières n’ont subi que des dégâts mineurs et sont prêtes à fonctionner », poursuit-elle. Des propos qui confirment une première estimation que L’Orient-Le Jour a relayée au lendemain de la catastrophe. Dans une communication que nous avons également pu consulter, l’opérateur du terminal conteneurS BCTC (Beirut Container Terminal Consortium – composé de Portia Ports Limited, International Port Management Beirut SAL et Logistics and Port Management Americas) avait déjà estimé jeudi que cette partie du port, grues incluses, était « en état de fonctionner », mais qu’il y avait « beaucoup de vérifications au niveau opérationnel et en matière de sécurité à effectuer ».

En plus des grues et des fondations du terminal en état – l’électricité aurait aussi commencé à être rétablie –, les examens sur place ont permis de constater qu’au moins deux navires remorqueurs sur les six ou sept que détient le port étaient en état de marche. « Ces navires sont indispensables pour manœuvrer les bâtiments à l’intérieur du quai », poursuit la seconde source interrogée. Une autre ajoute que le système informatique du port avait survécu. « Ce sont de bonnes nouvelles, mais on ne peut pas encore s’avancer sur un calendrier précis, parce qu’il reste beaucoup d’examens à faire et de choses à réorganiser », temporise-t-elle cependant. Un des chantiers décisifs consistera à vérifier l’état des bassins. « L’explosion peut avoir précipité des quantités de sable dans ces derniers, ce qui présente un risque d’enlisement des navires », ajoute-t-elle en guise d’exemple.

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« Un des enjeux va consister à réorganiser le processus de dédouanement car l’aire prévue à cet effet a été littéralement effacée de la carte. A priori, les douanes sont en train de relocaliser leurs opérations entre les locaux de l’Aéroport international de Beyrouth et un autre bâtiment du port, entre autres chantiers décisifs », poursuit encore la seconde source précitée. Elle relève en outre, tout comme BCTC dans sa communication, que les dégâts sur les marchandises stockées dans le port au moment de la catastrophe n’ont pas encore été évalués.

Malgré ces motifs d’espoir, les parties prenantes du port restent prudentes. « Je pense qu’il ne faut pas se précipiter, même si les informations qui circulent sont effectivement de bon augure, surtout compte tenu de l’ampleur du drame sur le plan humain », confie un importateur, rappelant que de nouveaux corps avaient été retrouvés dans les décombres du port hier.

Polémiques

Le ministre libanais de l’Industrie, Imad Hobballah, et son collègue des Travaux publics et des Transports, Michel Najjar, ont effectué de leur côté hier une tournée dans les ports de Saïda et Tyr, dans le sud du Liban, afin d’évaluer leur capacité d’exploitation. « Ces deux infrastructures n’ont pas de terminal conteneurs ni de grues géantes, et leurs bassins ne sont pas assez profonds pour accueillir autre chose que des navires de petite taille. Cette visite répond surtout à des motivations politiques », peste une source au port de Tripoli. Avec celui de Beyrouth, le port de Tripoli est en effet le seul à être équipé de grues géantes, au nombre de deux et opérationnelles depuis 2017. Un bateau a d’ailleurs déjà été dérouté hier vers ce dernier port pour y décharger sa cargaison.

Enfin, les premières polémiques liées aux enjeux de la répartition du fret maritime dans les différentes infrastructures du pays le temps que le port de Beyrouth soit de nouveau complètement opérationnel ont déjà commencer à apparaître. Nagi Hayek, un des cadres du Courant patriotique libre (fondé par le président Michel Aoun), a par exemple fustigé le fait qu’une partie du trafic maritime soit redirigée vers le port de Tripoli, qu’il a qualifié de « turco-islamique », faisant un parallèle avec la crise monétaire provoquée par les Ottomans en 1916 et qui est à l’origine de la grande famine qui a touché le pays à cette époque. Le post sur Facebook semble depuis avoir été supprimé. Le terminal conteneurs de Tripoli est géré par la société Gulftainer Liban, filiale d’un opérateur émirati et au capital duquel se trouvent Antoine E. Amatoury ainsi que le transporteur CMA CGM dirigé par le Franco-Libanais Rodolphe Saadé.

Le port de Beyrouth, soufflé en même temps qu’une grande partie de la capitale mardi par deux explosions dont les origines n’ont pas encore été déterminées, pourrait recommencer à accueillir des navires plus tôt que prévu, alors que les premiers diagnostics n’envisageaient pas de reprise d’activité avant au moins deux à trois semaines. Selon plusieurs sources proches de...

commentaires (3)

Inchallah que le port rouvre rapidement, on pourra alors mettre tout ces clowns de politiciens dans un rafiot délabré, protéger par leur toutou préféré le hezb et renvoyer tout ce monde aussi loin et profondément que possible pour que cette patrie renaisse finalement sans leurs poisons!!

Wlek Sanferlou

17 h 51, le 08 août 2020

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Commentaires (3)

  • Inchallah que le port rouvre rapidement, on pourra alors mettre tout ces clowns de politiciens dans un rafiot délabré, protéger par leur toutou préféré le hezb et renvoyer tout ce monde aussi loin et profondément que possible pour que cette patrie renaisse finalement sans leurs poisons!!

    Wlek Sanferlou

    17 h 51, le 08 août 2020

  • CA RESSEMBLE AU FILM THE MAN WHO NEVER WAS. ICI C,EST THE OWNER WHO NEVER IS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 19, le 08 août 2020

  • The FPM members and many of its politicians are hacks. Naji Hayek in particular, is an embarrassment. Racism underscores the position of many FPM operatives, that include Mr. Hayek. We will wipe them out in the next elections. The development of the Port of Triploli and the city itself is a welcome development.

    Mireille Kang

    09 h 48, le 08 août 2020

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