Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Beyrouth, l’éternelle éprouvée

Beyrouth, quel que soit l’acharnement du destin et des hommes, tu demeureras indestructible.

Beyrouth, ta lumière vacille aujourd’hui mais demeurera impossible à éteindre.

Ta superbe restera impossible à déclasser.

Ce feu maudit qui t’a soufflé, en cette fin de journée du 4 août, consumera un jour ou l’autre tous les cupides, les corrompus et les criminels qui t’ont trahie.

Ce feu maudit qui a pulvérisé bien des vies et piétiné bien des aspirations, ne pourra détruire la force et la volonté de ton peuple meurtri de tout reconstruire, et de faire ressurgir toute ta beauté, Beyrouth, ensevelie sous ce tas de décombres.

Les Libanais, pour ceux qui en doutent encore, sont des faiseurs de miracle et ils l’ont bien prouvé après 15 ans de guerre en redonnant à Beyrouth tout son lustre.

Sur cette scène ravagée, ils continuent de se tenir droit. Leur compassion, leur ingéniosité, leur solidité, leur sens de la solidarité, leur générosité continuent de fuser des profondeurs de leur affliction et les élèveront vers l’échappatoire. Le peuple triomphera de cette immonde tuerie.

Le deuil que nous portons aujourd’hui n’est pas un deuil « à la guerre comme à la guerre », c’est un deuil qui brûle à vif, une douleur qui enflamme nos cœurs et qui ne s’atténuera pas.

Car cette fois, Beyrouth, tu as été meurtrie par certains des tiens. Aujourd’hui, tes assassins sont certains de tes propres enfants. C’est par leur incurie impardonnable, leur négligence irréparable, que ta nature et ton âme ont été piétinées.

Les Libanais ont beaucoup donné, beaucoup pardonné, beaucoup enduré, beaucoup sacrifié. Aujourd’hui il est temps de condamner. Enough is enough.

L’explosion de Beyrouth qui a brisé les vies d’une jeunesse vive est l’apothéose de la traîtrise, de l’indifférence et de l’absence totale de patriotisme. Cette explosion sera la malédiction qui s’abattra sur tous ceux qui n’ont pas su ou voulu protéger ce si beau pays, devenu le mien. Ce si beau pays avec ses cèdres qui jonchent son espace, ce si beau pays avec ses montagnes impressionnantes qui défient le ciel, ce si beau pays avec ses riches paysages qui ont fait rêver beaucoup d’amoureux du Liban.

Je viens d’un pays fondé par une reine venue de Tyr. Je viens d’un pays qui s’appelait Carthage, un pays qui a connu la désintégration puis la renaissance.

Beyrouth comme Carthage rayonnera de nouveau, de tous ses éclats. Le feu incandescent qui brûle dans ses veines continuera à illuminer tout le Liban du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest et tout le Moyen-Orient, et peut-être un jour le monde.

Mes racines viennent aussi du pays du Cèdre. Ce n’est pas un passeport qui donne la légitimité d’appartenance à un pays dans lequel l’on a choisi de vivre. C’est l’amour qu’on lui porte. Que je lui porte.

Quant à moi, j’y suis, j’y reste, quoi qu’il arrive.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Beyrouth, quel que soit l’acharnement du destin et des hommes, tu demeureras indestructible.Beyrouth, ta lumière vacille aujourd’hui mais demeurera impossible à éteindre.Ta superbe restera impossible à déclasser.Ce feu maudit qui t’a soufflé, en cette fin de journée du 4 août, consumera un jour ou l’autre tous les cupides, les corrompus et les criminels qui t’ont trahie.Ce feu...

commentaires (1)

Que vive l'amitié entre le Liban et la Tunisie, une autre "reine" de la Méditerranée...

Serge Séroff

17 h 48, le 14 août 2020

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Que vive l'amitié entre le Liban et la Tunisie, une autre "reine" de la Méditerranée...

    Serge Séroff

    17 h 48, le 14 août 2020

Retour en haut