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Nos Lecteurs ont la Parole

On nous (prosti)tue...

Au dessus de la dépouille mortelle de Beyrouth, des mains se tendent déjà pour le « shake hands » des grands deals. Sur le double plan local et international.

Les charognards rôdent autour des maisons en ruines pour les racheter, les vautours claquent des ailes dans le ciel du port pour le reconstruire et l’exploiter, les chauves-souris volent ce qui reste dans les maisons éventrées et les hyènes se baladent, prédateurs des sinistrés.

Une odeur nauséabonde, infecte, se dégage d’un affairisme infâme poussé à l’extrême.

On vend le sang des victimes, on négocie sur des restes, et on décide de l’avenir de tout un peuple, de tout un pays, sans même plus le consulter!

On viole nos cadavres, on nous (prosti)tue !

L’explosion de Beyrouth, si traumatisante pour le Liban, meurtri dans son âme et sa chair, est cruellement et encore une fois le « catalyseur » d’un grand deal qui se fait à l’échelle internationale.

Un compromis bientôt signé au-dessus du corps sans vie de notre capitale.

Notre souveraineté nous l’avons offerte aux autres depuis longtemps pour qu’ils en disposent comme ils veulent. Nous l’avons bradée contre quelques sous et une répugnante servilité.

Échouant à mille reprises de s’autogouverner, pas assez mûrs encore, ni assez dignes pour gérer une indépendance qu’on n’a jamais méritée.

L’enquête internationale, si elle aura lieu, n’aboutira nulle part. Cette tragédie restera une des grandes énigmes de l’histoire comme tant d’autres.

L’enjeu est tellement important que même lorsque la vérité émerge, elle devient sujette à un compromis, une carte de jeu dans le sale jeu des grandes nations.

Le désarroi, c’est quand toutes les peines sont vaines et toutes les souffrances ne trouvent pas de sens.

Dans un monde qui n’est fait que d’intérêts mercantiles, la mission se transforme en commission...

Balzac disait : « Lorsque tout le monde est bossu, la belle taille devient monstruosité. »

Beyrouth était belle. Shake hands. Marché conclu.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Au dessus de la dépouille mortelle de Beyrouth, des mains se tendent déjà pour le « shake hands » des grands deals. Sur le double plan local et international. Les charognards rôdent autour des maisons en ruines pour les racheter, les vautours claquent des ailes dans le ciel du port pour le reconstruire et l’exploiter, les chauves-souris volent ce qui reste dans les maisons...

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