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Nos Lecteurs ont la Parole

Une semaine déjà ; Beyrouth, où es-tu ?

Le 4 août, 18h08, une date et un temps qui vont à jamais marquer mon cœur. Beyrouth… ma Beyrouth, ma ville natale, qu’est-ce qui s’est passé ? Malheureusement, pas de réponses, ni même des échos.

Où sont tes belles façades ? Tes toits si bien faits, tes belles arcades ?

Beyrouth, quelque chose en moi est mort quand je t’ai vue meurtrie, de mes propres yeux ; mes larmes coulaient comme une rivière en marchant sur tes vitres cassées, sur les pierres qui protégeaient des familles entre leurs murs, sur les photos éparpillées des visages souriants, des résidents qui vivaient dans tes quartiers autrefois paisibles.

Chaque voiture cassée et délaissée racontait sa propre histoire, son dernier drame… des sacs jetés sur les sièges, des papiers déchirés et des poupées abandonnées. Des images se bousculent dans ma tête en pensant à chaque personne qui était présente, qu’est-ce qu’elle a senti ? À qui elle a pensé ? Quels étaient ses derniers mots ?

Je suis désolée pour chaque personne affectée, blessée et surtout décédée le 4 août. Comme peuple libanais, on devait être plus responsable, plus mûrs et certainement plus justes l’un envers l’autre.

Pour les gens qui ont péri, vous nous avez quittez mais votre mémoire demeurera, à jamais gravée dans nos cœurs. Les voitures quittent la scène l’une après l’autre, les débris disparaissent jour après jour et les dégâts s’effacent mais le danger et l’injustice sont encore là et le seront pour toujours.

Le fait de penser aux personnes coincées sous les décombres me tourmente ; les cris de leurs mamans, l’appel de leurs enfants me hantent… je me sens impuissante, j’ai le cœur lourd, envahi de tristesse et de stupeur.

Beyrouth je t’ai vue parfaite et je t’ai vue détruite mais en ce moment ce sont les gens dans tes rues qui sont les plus beaux.

Beyrouth je t’ai vue mardi, mercredi, jeudi, vendredi et je te reverrais chaque jour, en reprenant ta forme, en t’aidant à récupérer ton énergie. L’histoire raconte que tu as été détruite et reconstruite 7 fois mais ma question cette fois, pour toi, est : est-ce que toi, tu veux revenir ?


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Le 4 août, 18h08, une date et un temps qui vont à jamais marquer mon cœur. Beyrouth… ma Beyrouth, ma ville natale, qu’est-ce qui s’est passé ? Malheureusement, pas de réponses, ni même des échos. Où sont tes belles façades ? Tes toits si bien faits, tes belles arcades ? Beyrouth, quelque chose en moi est mort quand je t’ai vue meurtrie, de mes propres yeux ; mes larmes coulaient...

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