Teymour Joumblatt réclame la chute du gouvernement et la réduction du mandat du Parlement

Le député druze Teymour Joumblatt, chef du bloc parlementaire de la Rencontre démocratique et opposant notoire au gouvernement de Hassane Diab, a appelé lundi à la chute du gouvernement et à son remplacement par une équipe "neutre", suite à la terrible double explosion survenue à Beyrouth le 4 août et qui a fait au moins 158 morts et 6.000 blessés, selon un bilan encore provisoire. Le fils du leader druze Walid Joumblatt a également appelé à réduire le mandat du Parlement élu en 2018 pour quatre ans.

"Nous n'avons aucune confiance dans une enquête locale", a affirmé Teymour Joumblatt à l'issue d'une rencontre avec le président du Parlement Nabih Berry à Aïn el-Tiné. "Nous demandons la chute de ce gouvernement de la mort et de la famine et la formation d'un gouvernement neutre, et que soit écourté le mandat de la Chambre des députés", a-t-il ajouté.

Ces propos de Teymour Joumblatt font écho à ceux de son père qui avait aussi réclamé des élections législatives anticipées et une enquête internationale sur la double explosion qui a ravagé Beyrouth.

Selon la version officielle, les explosions ont été déclenchées le 4 août par un incendie dans un stock de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées au port depuis 2014, sans mesures de sécurité, de l'aveu même du Premier ministre. Le président de la République, Michel Aoun, a pour sa part évoqué l'hypothèse d'une bombe ou d'un missile. Il a rejeté les appels à une enquête internationale, estimant qu'elle "diluerait la vérité".

Au gouvernement comme au Parlement, les défections se multiplient, avec la démission lundi de la ministre de la Justice Marie-Claude Najm, précédée dimanche par la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, et de l'Environnement et du Développement administratif, Damien Kattar. Lundi, un député proche de Walid Joumblatt, Henri Hélou, a présenté sa démission. Dimanche, c'est le député de Zghorta Michel Moawad qui a démissionné. Son collègue Nehmat Frem a lui aussi fait de même, affirmant qu’il ne se rendra au Parlement que pour voter la dissolution. La veille, le bal des démissions avait débuté avec celles des députés Kataëb, Samy Gemayel, Nadim Gemayel et Élias Hankache, ainsi que celle de la député indépendante Paula Yacoubian. Mais c'est Marwan Hamadé qui a été le premier député à annoncer sa démission, quelques heures après le drame.