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Auto - Éclairage

La voiture électrique accélère, mais cherche encore sa voie

La voiture électrique accélère, mais cherche encore sa voie

La nouvelle Citroën e-C4, 100 % électrique. Gonzalo Fuentes/Reuters

Dans un marché automobile rendu moribond par le coronavirus, les véhicules électriques et hybrides sont venus apporter un vent de fraîcheur, suscitant l’espoir d’un verdissement de la flotte bien que ce secteur peine encore à prendre son envol sans les perfusions d’argent public.

Près de 45 000 véhicules électriques ont été écoulés au premier semestre en France, soit 6,3 % du total des ventes de véhicules, contre 1,8 % l’an dernier, selon le Comité des constructeurs français d’automobile (CCFA). Les véhicules hybrides sont quant à eux passés de 5 % à 11,3 % de part de marché. La Renault Zoe a particulièrement bien tiré son épingle du jeu avec un doublement de ses ventes au premier semestre, à plus de 17 000 unités. « On est sortis du cercle des enthousiastes », remarque Laurent Petizon, Managing Director chez AlixPartners.

Au niveau mondial et malgré une baisse de ses ventes au deuxième trimestre 2020, le constructeur américain Tesla domine nettement les ventes devant plusieurs chinois. Le groupe californien est même devenu ces derniers jours l’entreprise automobile la mieux valorisée du monde en Bourse devant Toyota, bien qu’il écoule beaucoup moins de voitures que les groupes historiques. « Les consommateurs sont énormément sensibles aux incitations », reconnait Petr Dolejsi, directeur de la mobilité et du transport durable à l’Association des constructeurs européens d’automobile (ACEA), citant outre l’exemple de la France, les Pays-Bas et le Danemark. Dans ces deux pays, « nous avons connu une forte hausse des ventes après des incitations publiques, disparue aussitôt ces mesures arrivées à leur terme », affirme-t-il. C’est le cas également aux États-Unis, où les aides nationales et en fonction de chaque État représentent l’incitation principale à l’achat, estime Karl Brauer, expert chez Kelley Blue Book.

La nouvelle Fiat 500 La Prima, 100 % électrique. Marco Bertorello/AFP

D’où certaines récentes annonces de plans, alors que le marché automobile souffre des suites du coronavirus. L’Allemagne vient de doubler la prime à l’achat d’un véhicule électrique, de 3 000 à 6 000 euros, et la France a instauré une prime à la conversion en juin, subventionnant à 5 000 euros l’achat d’un véhicule électrique. « Le marché est poussé par la régulation, à la fois les prix et les amendes », estime Laurent Petizon, en référence aux règles européennes instaurées cette année et qui sanctionnent les véhicules au-dessus d’une limite d’émissions de CO2 par kilomètre. « Tant que le pack batterie et moteur électrique restera 50 % plus cher qu’un moteur classique avec sa boîte de vitesses, tout le monde ne pourra pas se payer un véhicule électrique », analyse Laurent Petizon. Selon ses calculs, le coût d’un véhicule électrique devrait progressivement baisser pour s’aligner d’ici quatre à cinq ans sur celui d’un véhicule thermique, sous réserve que les prix des métaux rares n’explosent pas. « Cela implique de maintenir les stimuli (les aides) pendant quelques années », en déduit-il, jugeant toutefois que le surcoût à l’usage d’un véhicule électrique tend à diminuer.

Sur le sujet, Renault estime que déjà aujourd’hui l’utilisation courante d’une Zoe coûte moins cher qu’une voiture thermique de puissance équivalente. En attendant que la baisse des prix permette un accès plus large du public aux voitures électriques, le gouvernement sort le chéquier : après s’être félicité d’avoir déjà écoulé 100 000 primes à la conversion en juin, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, n’a pas exclu que le dispositif soit reconduit au-delà de la limite théorique des 200 000 primes.

Toutefois, les bornes de recharge peinent à suivre. « On peut fabriquer les véhicules les plus fantastiques mais si l’on manque de bornes alors les gens ne les achèteront pas », explique Petr Dolejsi, en allusion au manque d’infrastructures adaptées dans l’espace public. Et la question est pressante. Selon Laurent Petizon, il s’agit du deuxième handicap du secteur après celui des prix. « Il ne faut pas plus de dix véhicules par point de charge en moyenne », affirme-t-il. Un niveau atteint en France et en Chine, et dépassé aux États-Unis. La France et l’Allemagne prennent la question au sérieux : dans le sillage de son plan de relance postcoronavirus, Berlin va investir 2,5 milliards d’euros supplémentaires pour développer le parc des bornes de recharge ; en France, le plan de relance automobile prévoit d’atteindre 100 000 bornes en accès public fin 2021, soit un an plus tôt que prévu.

Pour sa part, le constructeur espagnol Seat a annoncé qu’il investirait 5 milliards d’euros entre 2020 et 2025 en Espagne, principalement pour le développement de la voiture électrique. Une partie de l’investissement de Seat ira dans l’adaptation de ses usines, situées en Catalogne. Le groupe allemand Volkswagen, propriétaire de Seat, a annoncé en novembre dernier 60 milliards d’euros d’investissements au niveau mondial, d’ici à 2024, dans l’électrification et la voiture connectée.

Source : AFP

Dans un marché automobile rendu moribond par le coronavirus, les véhicules électriques et hybrides sont venus apporter un vent de fraîcheur, suscitant l’espoir d’un verdissement de la flotte bien que ce secteur peine encore à prendre son envol sans les perfusions d’argent public.Près de 45 000 véhicules électriques ont été écoulés au premier semestre en France, soit...

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