
Entretien entre le ministre turc des Affaire étrangères Mevlüt Cavusoglu (à gauche) et le président libyen Fayez al-Sarraj, à Tripoli le 6 août 2020. Photo AFP
Le 17 juin, M. Cavusoglu était accompagné à Tripoli de son homologue des Finances et du chef des services de renseignement. Jeudi, il a effectué ce nouveau déplacement dans la capitale libyenne en compagnie du ministre maltais des Affaires étrangères, Evarist Bartolo, pour rencontrer notamment le chef du GNA, Fayez al-Sarraj.
Ce déplacement surprise, qui fait également suite à celui du ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, et du chef d'état-major, Yasar Guler, intervient alors que les tensions restent fortes sur ce dossier, malgré une pause dans les combats.
Les troupes de l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, ont tenté durant 14 mois, en vain, de prendre Tripoli, siège du GNA. Après une série de revers au début de l'été, les deux camps se font face près de Syrte, verrou entre l'ouest et l'est du pays.
"Même s'il n'y a pas de cessez-le-feu officiellement déclaré, le calme règne sur le terrain", a relevé devant la presse le chef de la diplomatie turque. Mais "le problème en Libye subsiste", a poursuivi M. Cavusoglu, qui s'exprimait devant des journalistes à l'issue de ses entretiens avec les responsables libyens.
Sur le plan militaire, pour qu'un cessez-le-feu soit "durable", le GNA, "gouvernement légitime" de la Libye, doit pouvoir étendre son contrôle sur Syrte (450 km à l'est de Tripoli) et Joufra, plus au sud, où se trouve une importante base aérienne, aujourd'hui toutes deux sous le contrôle des pro-Haftar, a encore argué M. Cavusoglu.
Dans le même temps, les Libyens, qui ont grandement souffert des combats autour de Tripoli - plusieurs centaines de personnes ont été tuées et quelque 200.000 autres déplacées -, "ont besoin de services, comme l'électricité, l'eau, les services municipaux, les transports publics", a-t-il souligné.
Dans un communiqué distinct, le GNA a de son côté mentionné avoir évoqué avec le chef de la diplomatie maltaise la perspective de la reprise de vols avec cette île méditerranéenne voisine.
La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis la fin 2019, le GNA bénéficie d'un soutien militaire accru - et décisif dans la bataille de Tripoli - de la Turquie. M. Haftar est, lui, appuyé par l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et la Russie.
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