
Le porte-parole du Fonds monétaire international, Gerry Rice, a réitéré les propos de sa directrice générale Kristalina Georgieva : « Aucune avancée » sur le dossier libanais. Photo AFP
Le porte-parole du Fonds monétaire international (FMI), Gerry Rice, ne s’est même pas donné la peine hier de faire le point sur l’évolution des discussions avec le Liban, qui l’a sollicité début mai pour obtenir une assistance financière.
S’exprimant au cours de son traditionnel point de presse bimensuel depuis Washington pour évoquer l’ensemble des projets de l’organisation, le porte-parole s’est contenté de se référer aux propos tenus par la directrice générale Kristalina Georgieva du FMI, qui avait déploré sur la chaîne panarabe al-Jazeera qu’il n’y avait « aucune avancée » sur ce dossier. La dernière réunion s’est tenue le 10 juillet et aucune nouvelle date n’a encore été annoncée. Quelques jours avant l’intervention de Kristalina Georgieva, les directeur et vice-directeur respectifs du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, le Libanais Jihad Azour et le Grec Athanasios Thanos Arvanitis, avaient de leur côté appelé les différentes parties libanaises à arrêter de perdre du temps, alors que le pays s’enfonce dans une crise économique et financière sans précédent depuis 30 ans.
Pour l’heure, la seule réelle avancée concrétisée par les dirigeants libanais – dont une partie a clairement manifesté ces derniers mois sa résistance aux réformes que le FMI ainsi que les autres soutiens du pays préconisent pour éponger les pertes du pays, restructurer son économie et assainir ses finances – a consisté à s’entendre sur l’identité de la société qui sera chargée d’exécuter le volet juricomptable de l’audit de la BDL. Réuni mardi à Baabda, le Conseil des ministres a en effet fini par choisir la société américaine Alvarez & Marsal qui remplacera Kroll, choisi en avril en même temps que les deux autres sociétés retenues, KMPG pour l’aspect comptable et Oliver Wyman, spécialisé dans les banques centrales. Il n’y a en revanche toujours pas d’avancée concernant l’adoption d’une loi de contrôle des capitaux devant réguler les restrictions bancaires imposées illégalement par le secteur aux déposant libanais, alors que cette réforme fait partie des priorités identifiées par le FMI.
Enfin de passage au Liban, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré qu’il n’y avait « pas d’alternative à un programme du FMI pour permettre au Liban de sortir de la crise », avant d’insister sur l’importance de la réforme « emblématique » du secteur de l’électricité.
Réformes = hara kiri ! Donc pas de réformes ! Ce mot-clé est une véritable corde accrochée aux cous des décideurs du pays..
15 h 58, le 24 juillet 2020