Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Des envies de meurtre

À regarder les gens perdre leur travail et crier leur désespoir. À voir des jeunes affolés de ne plus pouvoir payer leurs études. À entendre des mères clamer ne plus avoir de quoi acheter du lait à leurs enfants. À voir des vieux essayer de vendre une boîte de chewing-gum afin de survivre sans avoir l’air de mendier.

À voir un homme supplier pour que l’on admette sa mère à l’hôpital et une jeune femme désespérée de ne pas pouvoir payer les médicaments de son père. À entendre un jeune couple qui n’arrive plus à assurer les traites de son appartement clamer son désir d’exil.

À voir le pays sombrer tel un navire en détresse. À voir à nouveau les forêts en proie au feu. Les ordures envahir les rues, l’obscurité rythmer nos nuits. Il me prend des envies non seulement de révolution, mais de meurtre. Oui le meurtre de tous ceux qui par leur cupidité, leur inconscience, leur incompétence nous ont conduits à la mendicité, à des envies de dresser des potences.

Il paraît que lorsque le bateau sombre, les rats quittent les premiers. Nos rats, il va falloir aller les chercher un à un, là où ils sont tapis. Nos rats à nous ont fait quitter l’argent détourné en premier, ont bloqué ce qui nous appartient pour mieux nous contrôler et maintenant, ils laissent notre farine, notre mazout, nos dollars traverser allègrement les frontières, réduisant le peuple à une misère sans nom.

Nos rats, eux, ne quittent pas, ils ont d’autres projets... Celui de nous faire partir, mais nous ne quitterons pas. De changer le visage de notre pays, mais ils n’y arriveront pas.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

À regarder les gens perdre leur travail et crier leur désespoir. À voir des jeunes affolés de ne plus pouvoir payer leurs études. À entendre des mères clamer ne plus avoir de quoi acheter du lait à leurs enfants. À voir des vieux essayer de vendre une boîte de chewing-gum afin de survivre sans avoir l’air de mendier. À voir un homme supplier pour que l’on admette sa mère à...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut