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Société - Covid-19

« Les gens minimisent l’importance de la pandémie »

Une nouvelle hausse a été enregistrée hier encore, avec 71 cas, dont 67 parmi les locaux.

« Les gens minimisent l’importance de la pandémie »

Lors d’une campagne de dépistage du coronavirus dans le camp de réfugiés palestiniens d’al-Jalil, dans la Békaa, en avril dernier. Photo AFP via Getty Images

Une nouvelle hausse significative des cas de contamination au coronavirus a été enregistrée hier, avec 71 nouveaux cas, dont quatre parmi les personnes rentrées du Koweït et du Nigeria. Ce qui fait grimper à 2 082 le nombre des cas cumulés depuis la déclaration de la pandémie au Liban, le 21 février. Parmi elles, 36 sont décédées, 1 402 sont guéries et 644 sont toujours positives. Actuellement, 39 personnes sont hospitalisées, dont 11 aux soins intensifs. Parmi les 67 contaminations locales, 35 ont été enregistrées dans le caza du Metn, dont 34 à Roumieh. Les autres cas ont été détectés dans les cazas de Baabda (8), Beyrouth (7), Aley (6), Békaa-Ouest (2), Tyr (2), Chouf (1), Kesrouan (1), Tripoli (1), Zghorta (1), Baalbeck (1), ainsi que deux autres cas en cours d’investigation. En soirée, le président de la municipalité de Roumieh, Adel Bou Habib, a cependant nié qu’il y ait des personnes contaminées dans la localité.

« Nous nous attendions à une hausse des cas avec le déconfinement et la réouverture des frontières aériennes », confie à L’Orient-Le Jour le Dr Abdel Rahman Bizri, médecin spécialiste en maladies infectieuses et membre de la Commission nationale pour les maladies infectieuses et contagieuses. « Le problème est sur la scène interne, poursuit-il. Les gens ont baissé la garde et se comportent avec une grande irresponsabilité. Ils minimisent l’importance de la pandémie. » Pour l’infectiologue, malgré le nombre élevé de cas, « le traçage est toujours possible ». « Le problème, c’est que les gens ne font pas cas des impératifs de la distanciation et ne respectent pas les gestes-barrières », ajoute le Dr Bizri. Ce qui l’inquiète, c’est que cette « tendance se poursuive en été », une saison durant laquelle généralement les virus se propagent moins rapidement et que « les gens s’habituent à ce train de vie normal, comme si de rien n’était ». « La situation n’est plus aux mains du gouvernement, mais des gens, insiste encore le Dr Bizri. Nous ne voulons pas qu’ils restent confinés chez eux, mais qu’ils assument leurs responsabilités en respectant les gestes-barrières. »

Une situation « très inquiétante »
Le directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a déploré de son côté cette hausse des cas, qui est « la plus élevée » depuis le début de la pandémie, avec plus de 200 nouveaux cas en sept jours. « La situation est très inquiétante », a-t-il écrit dans une série de tweets, car « le nombre de contaminations, la taille des foyers épidémiques et leur distribution augmentent, notamment dans des zones très peuplées et dans les camps » de réfugiés. Il a, dans ce contexte, dénoncé le fait que les Libanais qui « n’en peuvent plus du confinement » ne suivent plus les mesures de prévention. Il a déploré que les hôpitaux « souffrent », en raison notamment des retards de paiement de la part de l’État, des coûts de fonctionnement toujours plus élevés, des pénuries de courant et des stocks de matériel qui s’amenuisent. « Quatre hôpitaux ont signalé des contaminations au sein de leur personnel soignant au cours des derniers jours », a-t-il ajouté.

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Le Dr Abiad a encore reproché le fait que l’Aéroport international de Beyrouth n’ait pas rouvert conformément aux plans qui avaient été établis. Il a notamment critiqué que les passagers de tous les vols ne soient pas obligés de passer un test de dépistage avant leur départ et que les applications de suivi sur lesquelles doivent s’inscrire les voyageurs à leur arrivée ne « fonctionnement pas bien ». Il a souligné que « certains passagers ne respectent pas les mesures d’isolement et répandent le virus », citant notamment le cas de la ville de Tyr.

« Les nuages s’accumulent et nous risquons de foncer vers une tempête », a mis en garde le Dr Abiad, s’interrogeant sur la capacité d’accueil des hôpitaux, en raison de la crise financière et économique actuelle. « Nous pouvons encore éviter une telle situation, mais cela ne sera pas facile », a-t-il avancé. « Les autorités doivent mieux faire respecter les mesures de sécurité et faire payer les entreprises et individus » responsables de propager la maladie. « Il faut également lancer une campagne médiatique constante et apporter un soutien total au secteur des soins de santé », a-t-il poursuivi.

Le médecin a appelé les gens résidant au Liban à « changer de comportement », dénonçant le laxisme « même parmi les personnes supposément éduquées et le personnel hospitalier ». « Se lamenter face à un État failli ne peut pas excuser les comportements individuels irresponsables », a-t-il encore écrit. « Si le Liban affirme craindre un nouveau confinement », rien n’est fait pour l’éviter, a encore critiqué le Dr Abiad. « Le pays n’a pas les moyens de supporter un déferlement du virus », a-t-il conclu.

Une nouvelle hausse significative des cas de contamination au coronavirus a été enregistrée hier, avec 71 nouveaux cas, dont quatre parmi les personnes rentrées du Koweït et du Nigeria. Ce qui fait grimper à 2 082 le nombre des cas cumulés depuis la déclaration de la pandémie au Liban, le 21 février. Parmi elles, 36 sont décédées, 1 402 sont guéries et 644 sont toujours...

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EL FAWDA BI DEM KIL LEBNENE.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 14, le 11 juillet 2020

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  • EL FAWDA BI DEM KIL LEBNENE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 14, le 11 juillet 2020

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