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Économie - Reprise économique

Le Royaume-Uni injecte 37,7 milliards de dollars dans des mesures de relance post-Covid

Le Royaume-Uni injecte 37,7 milliards de dollars dans des mesures de relance post-Covid

Le chancelier de l’Échiquier britannique a présenté hier un nouveau plan de relance post-Covid-19 de 30 milliards de livres (37,7 milliards de dollars). Hannah Mckay/Reuters.

Le ministre britannique des Finances a dévoilé hier de nouvelles mesures de relance post-Covid totalisant 30 milliards de livres (37,7 milliards de dollars), dont une baisse de TVA pour certains secteurs, des subventions pour la rénovation énergétique et des aides à l’emploi des jeunes. « Nous avons soutenu plus d’un million d’entreprises, offert des subventions, des prêts, repoussé des versements d’impôts », en plus d’injections de fonds dans le système de santé public, pour un total de « 160 milliards de livres (201,4 milliards de dollars) » lors d’une « première phase » de soutien à l’économie, a fait valoir Rishi Sunak au Parlement. Il a aussi rappelé que les aides massives au maintien de l’emploi ont été « au cœur de notre réponse économique », plus de 9,3 millions de postes en ayant bénéficié. Avertissant contre « des moments difficiles à venir », il a rappelé que la pandémie et le confinement avaient provoqué une contraction historique de 25 % de l’économie entre mars et avril, et « les jeunes sont les plus durement atteints ». M. Sunak a donc dévoilé un mécanisme pour subventionner à 100 %, au salaire minimum, jusqu’à 25 heures par semaine, des contrats de six mois sur des emplois qualifiés pour les 16-24 ans inscrits au chômage et à faibles revenus. Les entreprises pourront compléter cette base de rémunération. Le plan de relance de M. Sunak comprend aussi 111 millions de livres (139,8 millions de dollars) pour subventionner des stages. Le chancelier de l’Échiquier a dévoilé un volet environnemental avec 3 milliards de livres (3,7 milliards de dollars) pour rendre l’économie britannique plus verte par le biais de la rénovation, l’isolation des logements et des bâtiments publics (écoles, hôpitaux, logements sociaux...).

Repas moitié prix

Il prévoit aussi la création de quelque « 5 000 emplois verts » pour « soutenir des projets d’ONG et d’autorités locales destinés à embellir les paysages britanniques en plantant des arbres, nettoyant les rivières et créant de nouveaux espaces verts ». Affirmant qu’une situation « unique » nécessitait de se montrer « créatif », le très populaire ministre conservateur a par ailleurs dévoilé une mesure destinée à aider les restaurants, l’un des secteurs les plus durement touchés par la pandémie puisque les établissements ont dû rester fermés pendant trois mois et demi. En août, le gouvernement paiera la moitié des repas pris dans les restaurants, « où travaillent 1,8 million de personnes » au Royaume-Uni, à hauteur de 10 livres par personne. Le chancelier de l’Échiquier a également annoncé une réduction à 5 %, contre 20 %, de la TVA dans le secteur « de l’hospitalité », à savoir les bars, restaurants, hôtels, parcs d’attractions, cinémas, etc., soit un effort de 4 milliards de livres (5 milliards de dollars).

Autres mesures : une annulation temporaire de la taxe sur les achats immobiliers pour les propriétés de moins de 500 000 livres (630 000 dollars) et 1,57 milliard de livres (1,9 milliard de dollars) pour le secteur des théâtres, musées et salles de spectacle. Les musées ont pu rouvrir ce week-end après plus de trois mois de confinement, mais les salles de spectacle ou de gymnastique restent fermées jusqu’à nouvel ordre, au risque de faillites en chaîne. « Trois milliards (de livres ; 3,7 milliards de dollars, NDLR), ce n’est pas assez pour créer des centaines de milliers d’emplois “verts” (...) et pour nous éviter l’impact catastrophique de l’urgence climatique », critique l’ONG écologique Greenpeace. Elle rappelle que « le gouvernement allemand injecte 36 milliards de livres (45,3 milliards de dollars) dans des mesures de lutte contre le changement climatique, et la France 13,5 milliards de livres (17 milliards de dollars) ».

De son côté, le centre de réflexion Resolution Foundation trouve les mesures annoncées bien trop chiches et enjoint à M. Sunak d’injecter plus de 200 milliards de livres (251,9 milliards de dollars) dans l’économie pour « garantir » la reprise de la Grande-Bretagne. Le centre de réflexion CEBR prévoit une récession de 11 % cette année, estimant que l’économie britannique ne retrouvera ses niveaux d’avant la pandémie qu’en 2024 au plus tôt. L’OCDE anticipe par ailleurs une flambée de chômage qui pourrait atteindre 14,8 %, avec des pertes d’emplois aussi massives que lors de la grande dépression. Si les patrons du secteur de la restauration se réjouissaient des mesures annoncées, l’association sectorielle SMMT a trouvé « décevant et amer » d’avoir laissé de côté le secteur automobile, « un des plus importants employeurs du Royaume-Uni ». Le secteur du transport a lui aussi été « particulièrement frappé (par la pandémie), avec des milliers d’emplois déjà supprimés et beaucoup d’autres à venir ».

Véronique DUPONT/AFP

Le ministre britannique des Finances a dévoilé hier de nouvelles mesures de relance post-Covid totalisant 30 milliards de livres (37,7 milliards de dollars), dont une baisse de TVA pour certains secteurs, des subventions pour la rénovation énergétique et des aides à l’emploi des jeunes. « Nous avons soutenu plus d’un million d’entreprises, offert des subventions, des prêts,...

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